Lu dans la presse
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Publié le 12 Mars 2020

Allemagne/Extrême-droite - Allemagne. Le terrorisme d’extrême droite considéré comme le "principal" danger pour la démocratie

Avec 32 000 sympathisants, l’extrême droite d’outre-Rhin suscite l’inquiétude des autorités allemandes. Jeudi, elle a même été classée comme ennemi des instances démocratiques du pays.

Publié le 12 mars dans Ouest-France

Le terrorisme d’extrême droite et l’extrémisme de droite représentent actuellement le principal danger pour la démocratie en Allemagne, a estimé jeudi 12 mars 2020 le patron du Renseignement intérieur, après plusieurs attentats commis ces derniers mois par cette mouvance.

Nous savons aujourd’hui que les démocraties peuvent échouer quand elles sont détruites par leurs ennemis de l’intérieur, c’est l’avertissement que nous lance notre histoire, a ajouté Thomas Haldenwang au cours d’une conférence de presse.

Un récent attentat raciste commis en février à Hanau par un extrémiste de droite, ayant fait neuf morts, a créé un choc en Allemagne. Il est survenu dans le sillage d’une tentative d’attentat contre une synagogue à Halle à l’automne dernier et du meurtre d’un élu défendant les droits des migrants du parti conservateur de la chancelière Angela Merkel en juin.

32 000 sympathisants de l’extrême droite en Allemagne

Il a souligné que la mouvance d’extrême droite la plus radicale dans en Allemagne comptait actuellement environ 32 000 sympathisants, un chiffre en forte augmentation, dont 13 000 personnes prêtes à la violence.

Dans ce contexte, le chef du Renseignement intérieur allemand, l’Office de protection de la Constitution, a annoncé le placement sous surveillance policière de la frange ultra du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), la principale force d’opposition dans la chambre nationale des députés.

Cette mouvance, baptisée l’Aile, est dirigée par Björn Höcke, le chef de file du parti AfD en Thuringe et récemment à l’origine d’une crise politique majeure dans le pays après avoir tenté de faire alliance avec la droite modérée de la chancelière Angela Merkel.

Des discours de haine pour la mouvance « Aile »

Le fait d’être placé sous la surveillance du Renseignement intérieur est réservé en Allemagne aux organisations les plus extrêmes, considérées comme un danger potentiel pour l’État et du coup frappées du sceau de l’infamie. L’Office de protection de la Constitution a expliqué sa décision en estimant avoir constaté que l’Aile et ses responsables pouvaient être qualifiés d'extrémistes et avaient mis en cause dans leurs discours et leurs actions des symboles forts de notre régime démocratique ainsi que la dignité humaine et l’État de droit.

Björn Höcke et ses partisans s’insurgent en particulier contre la culture de repentance de l’Allemagne pour les crimes nazis. Il a qualifié dans le passé le mémorial de l’Holocauste à Berlin de monument de la honte.

Ils agitent aussi régulièrement la menace d’un grand remplacement de la population allemande autochtone par les immigrés.