Lu dans la presse
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Publié le 31 Décembre 2018

Hommage - Il y a un an, Georges Loinger nous quittait

Commandeur de la Légion d’honneur, Georges Loinger avait participé au sauvetage de plus de 350 enfants juifs vers la Suisse pendant la seconde guerre mondiale. Il nous a quitté le 28 décembre 2018. Nous ne l'oublions pas.

Publié le 29 décembre 2018 dans Le Monde

Doyen de la résistance juive pendant l’Occupation en France, Georges Loinger est mort, vendredi 28 décembre, à l’âge de 108 ans. « Avec lui s’éteint un homme d’exception dont les combats resteront dans les mémoires », a écrit la Fondation pour la mémoire de la Shoah dans un bref communiqué publié sur son site, samedi.

M. Loinger, né à Strasbourg en août 1910, fait commandeur de la Légion d’honneur en 2005 et titulaire de la médaille de la Résistance et de la Croix de Guerre, a présidé l’Association de la Résistance juive de France (ARJF).

Fait prisonnier par l’armée allemande en 1940, Georges Loinger parvient à s’échapper et à rentrer en France l’année suivante. Proche du médecin Joseph Weill au sein de l’Œuvre de secours aux enfants, il contribue à créer une filière d’hébergement et de passage d’enfants juifs vers la Suisse depuis Annemasse, commune de Haute-Savoie proche de Genève. L’arrivée et le rassemblement des enfants étaient effectués sous couvert d’une colonie de vacances.

« Un exemple pour le peuple juif et pour la France »

Il continuera ensuite à aider aux sauvetages d’enfants juifs, sauvant ainsi plus de 350 d’entre eux pendant l’Occupation. Après la guerre, il a notamment occupé le poste de directeur pour la France de la Compagnie nationale de navigation israélienne (ZIM).

Georges Loinger œuvrera également pour faciliter le passage des rescapés du nazisme en Palestine et jouera un grand rôle dans l’affaire de l’Exodus lorsqu’il fera escale en France. Celui qui était le doyen de la Résistance juive en France a aussi participé à la création de « la Fraternité d’Abraham » qui prône le rapprochement des trois religions monothéistes.

Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a rendu hommage à « ce combattant qui fait figure d’exemple pour le peuple juif et pour la France ». Son président Francis Kalifat a salué dans un tweet ce « combattant de la mémoire, défenseur acharné du peuple Juif et de l’Etat d’Israël ». En 2013, il était reçu à l’âge de 102 ans par le président israélien Shimon Peres.