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Publié le 15 Avril 2019

Europe/Culture - L'art dégénéré : La blessure mémorielle (4/4)

En 1938, âgé de dix ans, Georges Jorisch doit quitter l’Autriche annexée par les nazis. Exilé au Québec, il décide soixante dix ans plus tard de retrouver deux tableaux de Klimt qui ont été spoliés à sa famille et d’obtenir leur restitution. A l'occasion de l'exposition "Le marché de l'art sous l'Occupation" présentée au Mémorial de la Shoah, nous vous proposons de découvrir la série d'émissions de France Inter sur le sujet.

Une série documentaire de Christine Lecerf et Franck Lilin

 

En 1938, âgé de dix ans, Georges Jorisch doit quitter l’Autriche annexée par les nazis. Exilé au Québec, il décide soixante dix ans plus tard de retrouver deux tableaux de Klimt qui ont été spoliés à sa famille et d’obtenir leur restitution. Aujourd’hui, sa petite fille, Edith Jorisch, vient d’immortaliser l’histoire de son grand-père dans un documentaire, L’héritier.

Dans les années 40, le collectionneur Jules Strauss est chassé de son appartement parisien et met à l’abri tout ce qui lui reste de son patrimoine dans un garde-meuble. Quatre-vingts ans après, son arrière-petite-fille, Pauline Baer, part à la recherche du trésor familial éparpillé dans toute l’Europe.

"J'ai l'impression, un peu naïve, de réparer un peu les drames que ça a dû être pour un collectionneur de se faire voler ses collections, qui étaient toute sa vie. C'était son métier, sa vie, c'était tout. J'ai l'impression d'être un peu en dialogue avec mon arrière grand-père." Pauline Baer

Il reste encore trop d’œuvres d’art spoliées accrochées aux cimaises des musées, remisées dans des réserves ou détenues par des particuliers qui ne connaissent pas leur origine. Chercheurs de provenance, avocats et descendants de familles spoliées dressent un bilan très contrasté des restitutions en Autriche, en Allemagne et en France.

Les blessures sont encore vives dans notre mémoire collective.

"Restituer une oeuvre d'art ne peut rien réparer. Mais cela peut être le symbole d'une réflexion sur la culpabilité. En ce sens, l'oeuvre restituée peut réparer quelque chose. Les œuvres d'art sont des symboles. Les restitutions sont des actes qui créent des liens entre les hommes et qui dans le meilleur des cas, parviennent à les réconcilier. C'est pourquoi il est si important de parler de restitution, car on ne pas tout régler sur un plan uniquement juridique. L'oeuvre d'art n'est pas quelque chose de statique. Ce n'est pas un morceau de terre spolié. C'est un objet qui se transporte. Un objet du souvenir qui peut transiter des deux côtés." Bernhard Maaz

Avec :

  • Pauline Baer, arrière petite fille du collectionneur Jules Strauss, Paris
  • Edith Jorisch, cineaste, petite-fille de Georg Jorisch
  • Bernhard Maaz, directeur des Musées de Bavière, Munich
  • Monika Meyer, chercheuse de provenance, Belvedere, Vienne
  • Alfred Noll, avocat, spécialisé dans les cas de restitution, Vienne
  • Emmanuelle Polack, historienne, spécialiste du pillage de l’art en France, Paris
  • Benedicte Savoy, historienne de l’art, Berlin
  • Pia Schoelnberger, chercheuse de provenance, Albertina, Vienne
  • Birgit Schwarz, historienne de l’art, spécialiste d’Hitler, Vienne
  • Avec la voix de Georg Jorisch, victime de spoliation, Vienne
 

 

Les voix (traductions et génériques) sont de : Andrea Schiffer, Claude Aufaure, Laurent Lederer et Martine Schambacher

Musiques (entre autres et en en extrait) : Vladimir Martynov Quatuor à cordes wieder • Eva Maria Houben, Und entfernt sich wieder • Alban Berg Concerto à la mémoire d’un ange

Liens

Un musée autrichien doit restituer un Klimt volé par les nazis (Le Monde, 21.04.2011)

Sur les traces d’œuvres d’art volées par les nazis (Le Journal de Montréal, 20.12.2016)

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