Lu dans la presse
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Publié le 19 Octobre 2020

France - Enseignant assassiné : à Conflans-Sainte-Honorine, l’hommage après l’horreur

Le temps est au recueillement ce samedi dans la commune des Yvelines, au lendemain de l’assassinat de Samuel Paty.

Publié le 18 octobre dans Le Parisien

Des larmes, une Marseillaise, des fleurs et quelques mots… Au lendemain de l'assassinat de Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine, des parents d'élèves, leurs enfants et des anonymes ont tenu à rendre hommage au professeur d'histoire géographie, sauvagement assassiné pour avoir tenu un cours sur la liberté d'expression, au cours duquel il avait montré à ses élèves des caricatures de Mahomet, non sans précautions.

Des centaines de personnes se sont regroupées dans l'après-midi devant l'établissement où travaillait l'enseignant.

De nombreux habitants de Conflans se sont recueillis dès samedi matin devant l’établissement où travaillait Samuel Paty. 

Le silence régnait devant les grilles du collège. Escortés par des CRS, des élèves accédaient timidement à l'établissement. À l'intérieur, des équipes du Samu du centre hospitalier de Versailles, la préfecture des Yvelines et le rectorat de Versailles ont mis en place une cellule psychologique.

« C'est l'horreur, c'est très compliqué de discuter avec mon fils de ce qu'il s'est passé, ce matin il ne veut même plus en parler », expliquait une mère de famille préférant témoigner sous couvert d'anonymat, car son « fils n'aimerait pas voir mon nom dans la presse ».

LP/Arnaud Dumontier

LP/Arnaud Dumontier 

Des anciens élèves du professeur ont aussi fait le déplacement, pour lui rendre un dernier hommage. C'est notamment le cas de Marie*, désormais en seconde. La jeune fille se souvient avoir suivi le cours sur la liberté d'expression, qui a coûté la vie à son ancien prof. « On avait parlé de Charlie, on avait fait des dessins qui sont encore accrochés dans le collège », explique-t-elle, émue.

Dans la foule, des enseignants ont tenu à s'afficher avec des panneaux sur lesquels on pouvait lire « Je suis enseignant ».

LP/Arnaud Dumontier

LP/Arnaud Dumontier 

Hugo, scolarisé en 3e, était un des élèves de Samuel Paty, qui lui dispensait des cours de soutien chaque semaine. « Il était super, très conciliant, et à l'écoute », assure-t-il. Mais « depuis la semaine dernière l'ambiance était tendue, c'était sûr que ça allait mal finir ». Sa mère Sabrina acquiesce : « Il m'en parlait beaucoup depuis une semaine, on a même reçu un texte de la principale sur l'intranet, qui disait qu'il y avait des problèmes entre des parents d'élève et ce prof ».

« Chacun apportait son opinion pendant ses cours, c'était super. Maintenant il faut continuer et faire face, il ne faut pas leur donner raison », lance un autre ancien élève, actuellement en classe de première à Gennevilliers. Et pour faire face, certains tenaient cet après-midi à afficher leur attachement aux valeurs de la République, drapeau français autour du cou.

Des élus locaux ont aussi fait le déplacement pour cet hommage qui a duré environ deux heures. Une Marseillaise tout en gravité a été entonnée.

Dimanche, un nouveau rassemblement se tiendra place de la République à Paris, à l'appel de Charlie Hebdo, des syndicats de professeurs et des associations SOS Racisme et Dessinez Créez Liberté.



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