Lu dans la presse
|
Publié le 9 Juillet 2020

France - Manifestations pro palestiniennes à Toulouse : le président du Crif Toulouse critique violemment l'inaction de l'Etat

Président du conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Midi-Pyrénées, Franck Touboul a dénoncé à plusieurs reprises les rassemblements des militants de défense de la Palestine, particulièrement actifs à Toulouse. Après une nouvelle manifestation mercredi soir square de Gaulle, Franck Touboul interpelle les pouvoirs publics pour en réclamer l’interdiction. Entretien.

Publié le 3 juillet dans La Dépêche 

Une manifestation organisée par le collectif « Palestine vaincra » a rassemblé mercredi quelques dizaines de personnes à Toulouse. Pourquoi avez-vous décidé d’intervenir ?

Franck Touboul : Pour plusieurs raisons. D’abord parce que le préfet de l’Hérault a déjà décidé d’interdire une manifestation de ce type ; ensuite la campagne des élections municipales a été polluée par ces activistes qui ont véritablement harcelé tous les candidats pour demander l’arrêt du jumelage Toulouse-Tel Aviv ; enfin ce collectif se présente avec le soutien du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), une organisation classée comme terroriste, et appelle au boycott d’Israël ce pour quoi la justice a déjà prononcé plusieurs condamnations. Tout cela se produit sur l’espace public et on laisse faire !

Vous avez alerté le préfet de Haute-Garonne. Quels arguments vous a-t-il opposés ?

Franck Touboul : Qu’il n’y avait pas eu trouble à l’ordre public ! Faut-il attendre que je laisse intervenir des militants de ma communauté pour démonter leur stand et ainsi caractériser le trouble à l’ordre public ?C’est du délire absolu ! C’est d’autant plus scandaleux à Toulouse, dans la ville où un terroriste a assassiné des enfants juifs au nom de la défense des enfants palestiniens ! Si un nouvel acte terroriste se produit les autorités en porteront la responsabilité. C’est ce que j’ai dit au préfet de la Haute-Garonne, Etienne Guyot, ainsi qu’au ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner. Et je vais interpeller le Président de la République. J’ai l’intention d’aller jusqu’au bout.

Ce groupe qui ne rassemble que quelques dizaines de personnes constitue-t-il un véritable danger ?

Oui il est dangereux parce qu’on le laisse dire tout ce qu’il veut sur l’espace public. Et derrière la façade de l’antisionisme se cache une idéologie clairement antisémite. Je veux qu’on rétablisse l’autorité de l’Etat. Elle fait défaut partout, tout le temps. Au lieu d’appliquer le droit on laisse ces gens distiller la haine.

Faut-il remettre en question le jumelage Toulouse-Tel Aviv ?

Bien sûr que non ! C’est le plus ancien des jumelages de la ville de Toulouse, il a cinquante ans, le premier déplacement à l’étranger du nouveau maire de Toulouse c’est à Tel Aviv… Il y a un vol direct, un partenariat entre les universités, des échanges sur les nouvelles technologies… Ça va au-delà du symbole.

Craignez-vous que des éléments de la communauté juive aillent à l’affrontement lors d’une prochaine manifestation de ce collectif ?

Évidemment. Pourquoi nous les juifs on serait toujours les bons élèves ? Par leur attitude les pouvoirs publics donnent une prime à la violence. Aujourd’hui nos membres sont suffisamment remontés pour arrêter de se laisser marcher dessus.