Lu dans la presse
|
Publié le 26 Octobre 2020

France - Pourquoi le Hezbollah et le Pakistan condamnent désormais les vues "anti-musulmanes" de la France

La prétendue controverse concerne les caricatures publiées il y a longtemps en France et que la France a toujours défendue selon le principe de la liberté d'expression.

Le mot du Crif :

Publié le 26 octobre dans le Jerusalem Post sous le titre Why Hezbollah, Pakistan now condemn France 'anti-Muslim' views - analysis

Traduction proposée par le Crif

Plusieurs jours après que les médias turcs et iraniens ont reçu l'ordre des autorités gouvernementales de critiquer la France pour «islamophobie », les condamnations ont afflué du Pakistan et du groupe terroriste Hezbollah.

La nouvelle des condamnations est rapportée et poussée par la Press TV iranienne et les médias turcs Anadolu et d'autres médias d'État dans le cadre d'un effort des gouvernements pour créer une crise largement illusoire avec la France.

L'objectif semble être d'amener plusieurs groupes et pays à condamner la France et ainsi faire pression sur d'autres pays du Moyen-Orient pour qu'ils semblent ne pas être aussi intransigeants dans la défense de l'islam que les dirigeants de l'Iran, de la Turquie, du Hezbollah, du Hamas, du Pakistan et d'autres groupes liés aux mouvements politiques islamiques.  

La prétendue controverse concerne des caricatures publiées il y a longtemps en France et que Paris a toujours défendue selon le principe de la liberté d'expression. Mais certains dirigeants musulmans cherchent à utiliser les «caricatures offensives» qui représenteraient le «prophète Mahomet» pour attiser les flammes du populisme et des foules.

Par exemple, dans le nord de la Syrie occupé par la Turquie, des foules ont brûlé le drapeau français et hissé un drapeau similaire au drapeau de l'Etat islamique. Près de l'Euphrate, les médias turcs ont cherché à utiliser la controverse pour attiser les manifestations anti-américaines et les manifestations anti-forces démocratiques syriennes afin de créer une crise. Les manifestants se sont affrontés avec les forces démocratiques syriennes soutenues par les États-Unis, et les médias turcs ont inventé un article disant que «le PKK tire sur les manifestants».

L'objectif est d'essayer d'apporter de la pertinence à des régimes tels que le Hezbollah ou le chef d'extrême droite pakistanais Imran Khan, afin d'encourager la perception que ce sont les «défenseurs de l'islam», même si dans leurs propres régions, les gens sont pauvres et dépourvus de services de base. La corruption locale et le manque de services ne sont pas considérés comme un blasphème, mais les rumeurs selon lesquelles «la France a offensé les musulmans» sont utilisées pour créer une distraction sur le prétendu «blasphème». C'est un outil habituel de l'extrême droite au Pakistan pour attiser les tensions contre les hindous, les chrétiens et les minorités.

Le Hezbollah, qui a joué un rôle dans la guerre syrienne en soutenant le régime d'Assad, ayant conduit 10 millions de personnes à devenir des réfugiés, s'est dit profondément préoccupé par «l'islamophobie» et que «ce qui a été publié en France a blessé les sentiments de plus de deux milliards de musulmans ». Le Hezbollah n'a pas fait de déclaration similaire sur le fait de savoir si ses actions en Syrie avaient blessé les sentiments de ceux dont les villes avaient été détruites pendant la guerre. 

Le Hezbollah a rejoint le Hamas, qui dirige la bande de Gaza comme une dictature depuis 2006, le Jihad islamique palestinien et d'autres groupes condamnant la France. Au Pakistan, le dirigeant Imran Khan, qui a suggéré de faire amende honorable avec les talibans dans le passé, a déclaré qu'il était «malheureux qu'il [le président français Emmanuel Macron] ait choisi d'encourager l'islamophobie en attaquant l'islam».

Imran Khan a qualifié Oussama Ben Laden de martyr et n'a jamais condamné en des termes similaires les attaques contre les bouddhas de Bamiyan par les talibans ou les attaques terroristes fréquentes contre les chiites, les sikhs et d'autres minorités en Afghanistan et au Pakistan.

Les dernières nouvelles sur la controverse sur les caricatures françaises, qui remonte à plus de cinq ans et qui a maintenant été relancée, continuent d'apparaître par l'intermédiaire de l'Iran et la Turquie pour renforcer le soutien à divers groupes d'extrême droite qui utilisent la religion pour obtenir du soutien. On ne savait pas comment Emmanuel Macron avait offensé les musulmans ou pourquoi la représentation de plusieurs caricatures dans quelques villes de France avait offensé. Certains sites Web tels que Yahoo brouillent même les caricatures, de sorte que les gens ne puissent pas les voir et être offensés.

Un instituteur a été décapité la semaine dernière à cause de rumeurs selon lesquelles il aurait montré des caricatures en classe. Imran Khan, les talibans, le Hezbollah, le Hamas, le Qatar, le Jihad islamique, la Turquie et l'Iran n'ont pas condamné la décapitation avec autant de force qu'ils ont condamné la publication présumée des caricatures.