Lu dans la presse
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Publié le 9 Juillet 2020

France - Procès des attentats de Charlie Hebdo et de l'Hyper Casher : la justice autorise que les audiences soient filmées

L'intégralité du procès des attentats jihadistes survenus en janvier 2015 sera filmé, a annoncé la cour d'appel de Paris ce mercredi. Il s'agit d'une première en matière terroriste, et depuis le procès de Klaus Barbie.

Publié le 8 juillet dans BFM TV

La justice autorise que les audiences du procès des attentats de Charlie Hebdo, Montrouge et de l'Hyper Casher, survenus les 7 et 9 janvier 2015, soient filmées, a-t-on appris ce mercredi de la cour d'appel de Paris. Ce procès, reporté en raison du coronavirus, est prévu du 2 au 10 septembre prochain au tribunal judiciaire de Paris.

Selon nos informations, il s'agit d'une première en matière terroriste, et d'une première depuis le procès pour crime de guerre qui s'était tenu en 1987 en France contre le nazi Klaus Barbie. Cette requête avait été formulée par le parquet national antiterroriste.

"C'est extrêmement important qu'il y ait des traces"

La captation d'images et d'enregistrements lors des procès est en principe interdite en France, mais depuis la loi Badinter de 1985, elle peut être autorisée si cela "présente un intérêt pour la constitution d'archives historiques de la justice". 

Une décision saluée par Me Samia Maktouf, l'avocate de victimes d'attentats terroristes interrogée sur BFMTV, qui a estimé: "C'est extrêmement important qu'il y ait des traces. C'est important de garder des preuves (...) D'autant que c'est un procès d'un retentissement et d'une émotion extrêmement importante. Ca a dépassé les frontières en raison des symboles" qui ont été atteints. "Cet enregistrement va constituer et enrichir l'archive historique de la justice".

Me Samia Maktou rappelle que cet enregistrement n'aura pas lieu "en direct", et qu'"il sera pris d'un point fixe pour ne pas perturber la sérénité des débats dans le respect du contradictoire et de la présomption d'innocence".

Premier procès pour attentat jihadiste commis en France

Quatorze suspects doivent comparaître devant une cour d'assises spéciale qui siègera, pour des raisons logistiques, au nouveau tribunal de Paris, porte de Clichy et non, comme à l'accoutumée, dans le palais de justice de l'île de la Cité.

Ils sont soupçonnés à des degrés divers de soutien logistique aux frères Kouachi et Amédy Coulibaly, auteurs des attaques qui ont visé la rédaction de Charlie Hebdo, une policière municipale à Montrouge et le supermarché parisien Hyper Cacher, faisant 17 morts.

Il s'agira du premier procès organisé pour un attentat jihadiste commis en France depuis celui qui s'était tenu en 2017 pour les tueries perpétrées par Mohamed Merah cinq années plus tôt. Le 7 janvier 2015, les frères Chérif et Saïd Kouachi ont tué 12 personnes dans l'attaque Charlie Hebdo à Paris avant de prendre la fuite. Le lendemain, Amédy Coulibaly a tué une policière municipale à Montrouge, près de Paris, puis le 9 janvier, il a tué quatre hommes, tous juifs, lors de la prise d'otages du magasin Hyper Cacher, dans l'Est parisien.