Lu dans la presse
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Publié le 2 Novembre 2020

France - Propagande du groupe EI : deux Français condamnés à six et neuf ans de prison

«Un rouage essentiel au développement de l'idéologie djihadiste violente»: deux hommes ont été condamnés vendredi 30 octobre à Paris à six et neuf ans de prison pour avoir participé au système de propagande du groupe État islamique (EI) en France en 2016 et 2017.

Publié le 30 octobre dans Le Figaro

Ils étaient jugés depuis mardi pour avoir été des artisans du «djihad médiatique», en traduisant puis en diffusant les communiqués, vidéos et bulletins radiophoniques du groupe terroriste sur la messagerie Telegram, au sein d'une organisation hiérarchisée.

«La propagande est le lien indissociable entre l'idéologie et le crime terroriste», a souligné le président du tribunal en rendant sa décision. «Les faits commis constituent un rouage essentiel au développement de l'idéologie djihadiste violente et doivent être sanctionnés en conséquence».

En charge du «centre médiatique» de l'EI

La juridiction a estimé que Abdel Khalik K., aujourd'hui âgé de 34 ans, était bien celui qui, sous le nom d'«Abou Bara», avait recruté et supervisé une équipe de «mounassirs» diffusant les contenus du centre médiatique «An-Nûr», organe de propagande du groupe EI.

Il a souligné que le prévenu avait des contacts avec un certain «Hamza» alors en zone irako-syrienne, susceptible d'être Adrien Guihal, un vétéran du jihad français qui a notamment prêté sa voix à la revendication audio de l'attentat de Nice en 2016.

Cet ancien habitant du Nord a été condamné à neuf ans de prison mais sans période de sûreté, ce qui lui ouvre des possibilités de réinsertion plus rapides - le tribunal retenant notamment son «réel chemin d'introspection» en prison.

Le second prévenu, 35 ans, chauffeur-livreur à Dijon avant son interpellation, a été condamné à six ans de prison, sans période de sûreté. Le tribunal a souligné son «implication moindre» mais estimé qu'il avait néanmoins eu une «présence active» et réalisé un certain «contrôle» des autres traducteurs.

En détention provisoire depuis leur arrestation fin 2017 et mi-2018, ces deux hommes ont reconnu une grande partie des faits, disant «avoir honte» et «regretter» ces actes. Abdel Khalik K. contestait cependant être «Abou Bara» et avoir été au sommet de la hiérarchie.

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