Lu dans la presse
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Publié le 7 Juillet 2020

France - Remaniement: Pompili, Dupond-Moretti, Moreno… les nouveaux visages du gouvernement Castex

Certains de ces huit nouveaux ministres sont totalement novices au sein d’un gouvernement, d’autres sont plus confirmés en politique. Présentation.

Publié le 6 juillet dans Le Parisien

Ils sont huit, six femmes et deux hommes, et prendront désormais place autour de la table du Conseil des ministres. Ces nouveaux membres du gouvernement ont été nommés ce lundi par Emmanuel Macron pour faire partie du gouvernement « Castex 1 », trois jours après la nomination de Jean Castex comme Premier ministre.


Trois d'entre eux ont le statut de ministre. Cinq autres sont de « simples » ministres délégués. On vous fait les présentations.


Roselyne Bachelot, ministre de la Culture



Roselyne Bachelot à Paris, le 15 avril 2020./LP/Philippe de Poulpiquet

Roselyne Bachelot à Paris, le 15 avril 2020./LP/Philippe de Poulpiquet  



Elle a déjà passé sept années sous les ors d'un ministère. Roselyne Bachelot, anciennement en charge de l'Ecologie puis de la Santé, fait son entrée comme ministre de la Culture. Depuis 2012, elle s'était reconvertie en journaliste, chroniqueuse et animatrice dans différentes émissions de télévision, notamment sur C8 puis sur LCI.


Cette grande amatrice d'opéra était revenue dans l'actualité ces dernières semaines en raison de la polémique sur les stocks de masques. Roselyne Bachelot, dont les commandes massives de vaccins pendant la crise de la grippe A en 2009 avaient fait polémique, a détaillé les commandes de matériel de protection passées lorsqu'elle était ministre de la Santé, entre 2007 et 2012. Elle a même été auditionnée par la commission d'enquête parlementaire sur la gestion de la crise du coronavirus.


Barbara Pompili, ministre de l'Ecologie



Barbara Pompili à l’Assemblée nationale, le 2 mai 2018./AFP/Gérard Julien

Barbara Pompili à l’Assemblée nationale, le 2 mai 2018./AFP/Gérard Julien  



À chaque remaniement depuis l'élection d'Emmanuel Macron en 2017, son nom faisait partie de ceux avancés comme pouvant figurer sur la liste finale. C'est le cas pour la première fois, Barbara Pompili ayant été nommée ministre en charge de l'Ecologie.


Cette députée a longtemps été membre d'Europe Ecologie les Verts (EELV), qu'elle a quitté en septembre 2015 de même que François de Rugy et Jean-Vincent Placé. Tous trois étaient favorables à l'entrée d'écologistes au gouvernement et opposés aux alliances avec des forces de gauche plus radicales.

Barbara Pompili n'avait eu qu'une seule expérience gouvernementale jusque-là, avant 2017, comme secrétaire d'État chargée de la Biodiversité durant la dernière année du quinquennat Hollande.


Réélue députée en juin 2017, elle préside depuis cette date la commission du Développement durable et de l'Aménagement du territoire de l'Assemblée nationale.


Eric Dupond-Moretti, ministre de la Justice



Éric Dupond-Moretti, Paris, le 20 février 2019./LP/Frédéric Dugit

Éric Dupond-Moretti, Paris, le 20 février 2019./LP/Frédéric Dugit  



Le célèbre et médiatique avocat intègre le gouvernement au poste de ministre de la Justice. En toute logique, celui qui est souvent surnommé « Acquittator » pour sa capacité à faire acquitter bon nombre de ses clients, devrait donc annuler la chronique quotidienne qu'il devait tenir sur Europe 1 à la rentrée.


Son entrée au gouvernement a fait beaucoup réagir et a déjà été critiquée notamment par Marine Le Pen, qui l'a assimilé à « un militant d'extrême gauche qui souhaite l'interdiction du RN, premier parti d'opposition ». Une référence qui remonte à cinq ans en arrière. « Le FN n'est pas un parti républicain, il faut l'interdire », avait indiqué le pénaliste sur France Inter, en mai 2015.

Cinq ministres délégués


Par ailleurs, deux parlementaires LREM, une présidente de département et deux personnes issues de la société civile font leur entrée comme ministres délégués.


Nadia Hai sera en charge de la Ville. Députée LREM des Yvelines, elle l'avait emporté avec 53,1 % des voix face à son adversaire en juin 2017. « Ma vie de parlementaire continue à domicile », indiquait-elle au Parisien pendant le confinement. Il s'agit là d'une grosse promotion pour cette banquière de 40 ans, entrée en fanfare en politique en gagnant en 2017 la circonscription de Trappes (Yvelines), celle de Benoît Hamon : elle remplace à la Ville, ministère difficile, Julien Denormandie.


Brigitte Bourguignon. Agée de 61 ans et désormais en charge de l'Autonomie, cette ancienne socialiste et marcheuse depuis 2017, déjà chargée de l'Autonomie et du dossier du grand âge, incarnait à l'Assemblée nationale, à la tête de la commission des affaires sociales, la « jambe gauche » de la majorité présidentielle.



Brigitte Bourguignon en mars 2019 à l’Elysée./AFP/Thomas Samson

Brigitte Bourguignon en mars 2019 à l’Elysée./AFP/Thomas Samson  



Elle avait notamment été candidate, sans succès, face à Richard Ferrand pour la présidence de l'Assemblée en septembre 2018.


Brigitte Klinkert. Désormais ministre déléguée chargée de l'Insertion), l'ex-présidente du conseil départemental du Haut-Rhin, marque la considération à l'égard de l'une des régions les plus durement frappées par le Covid-19. Cette élue de longue date, avocate acharnée de l'Alsace, est aussi une « prise de guerre » à la droite puisqu'elle était membre de LR jusqu'à l'année dernière.


Elisabeth Moreno. Originaire du Cap-Vert, fille d'un ouvrier de BTP et d'une femme de ménage qui émigrèrent en France en 1977, grandie dans une cité d'Athis-Mons (Essonne), elle s'accroche pour faire des études de droit. Après avoir monté une société de rénovation thermique avec son premier mari à l'âge de 20 ans, elle reprend des études de commerce, bifurque vers l'informatique (France Télécom, Dell, le fabricant de PC chinois Lenovo dont elle devient PDG), son dernier poste étant la présidence Afrique de la multinationale américaine Hewlett-Packard. Décrite comme une « forte personnalité », engagée dans des associations promouvant la mixité, Elisabeth Moreno a déjà gagné un grade par rapport à sa prédécesseure puisque Marlène Schiappa n'était « que » secrétaire d'Etat.



Elisabeth Moreno a été nommée ministre déléguée à l'Egalité hommes-femmes, de la diversité, et de l'Egalité des chances./LP/Olivier Arandel

Elisabeth Moreno a été nommée ministre déléguée à l'Egalité hommes-femmes, de la diversité, et de l'Egalité des chances./LP/Olivier Arandel  



Alain Griset. Agé de 67, il est le nouveau ministre délégué auprès de Bruno Le Maire. A Bercy, cet ancien artisan-taxi sera chargé de la relance du secteur du commerce et des petites entreprises, très touchés par la crise du coronavirus. L'homme est décrit comme politiquement habile, pour avoir imposé le syndicat qu'il présidait jusqu'ici, l'Union des entreprises de proximité (U2P), comme interlocuteur des pouvoirs publics, au même titre que les « grands » Medef et CPME.