Lu dans la presse
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Publié le 24 Juin 2020

France - Une mission d’information sur le racisme va être lancée à l’Assemblée nationale

Réunissant vingt-deux députés issus de différents groupes politiques, cette mission sur « l’émergence et l’évolution des différentes formes de racisme et les réponses à y apporter » avait été décidée fin 2019.

Publié le 23 juin dans Le Monde

Une mission d’information va plancher à partir de mercredi et pendant plusieurs mois à l’Assemblée nationale sur la question du racisme, alors qu’un mouvement antiraciste parti des Etats-Unis se mobilise à l’échelle mondiale, a-t-on appris, mardi 23 juin, de source parlementaire.

Réunissant vingt-deux députés issus de différents groupes politiques, cette mission sur « l’émergence et l’évolution des différentes formes de racisme et les réponses à y apporter » avait été décidée fin 2019, en lien avec l’adoption d’une proposition de résolution LRM, sans valeur contraignante, visant à lutter contre les « nouvelles formes » d’antisémitisme. Au vu des critiques sur ce texte, notamment sur l’idée d’une possible « hiérarchie des haines », y compris dans les rangs des « marcheurs », leur chef de file, Gilles Le Gendre, avait accepté la demande d’une mission d’information.

« L’actualité démontre l’importance du sujet »

Celle-ci, qui n’est donc « pas en réaction à l’actualité », a pris un peu de retard dans sa mise en place, notamment suite à la crise liée au coronavirus, a indiqué Caroline Abadie (LRM), qui devrait être désignée mercredi comme rapporteuse, tandis que le député LR Robin Reda est pressenti pour en prendre la présidence.

Mais « l’actualité démontre vraiment l’importance du sujet », a ajouté l’élue de l’Isère, alors que la question du racisme et des violences policières est revenue au premier plan dans le sillage d’un mouvement mondial déclenché par le meurtre, aux Etats-Unis, de George Floyd, un quadragénaire noir asphyxié par un policier blanc. La députée espère que la mission, qu’elle souhaite « très pragmatique », va apporter de la « sérénité » à ce débat « complexe ».

Les élus procéderont avant la trêve estivale à des auditions et tables rondes d’universitaires (politologues, démographes, philosophes…) pour mieux délimiter le champ de leurs travaux. Ils devraient entendre à la rentrée des acteurs institutionnels, tels que la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah) ou la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), a précisé Mme Abadie, qui table sur une clôture des travaux au premier semestre 2021.