Lu dans la presse
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Publié le 12 Décembre 2019

France/Antisémitisme - Agression d'un étudiant israélien dans le métro : un suspect en garde à vue

Le suspect, un mineur de 17 ans, connu des services de police, vit en foyer éducatif dans l'Oise. Il a été identifié grâce à la vidéosurveillance du métro.

Publié le 12 décembre dans Le Point

Le 9 décembre, Oscar, 17 ans, un grand gaillard de plus d'un mètre 80, né à Madagascar, accompagné d'un ami, arrive vers 6 h 50 en métro à la station Château d'Eau. Sur le quai, attendant de monter dans la rame, Yoguev B., un étudiant israélien de 31 ans né à Jérusalem, finit d'enregistrer un message en hébreu sur le répondeur de son père, qui a tenté de le joindre quelques instants auparavant. Les portes s'ouvrent, les deux amis hurlent sur l'étudiant, le pointant du doigt. Le plus jeune est particulièrement énervé et se montre très virulent. Sans explication connue à l'heure qu'il est, il frappe l'homme au visage, qui chute sous le choc. Des témoins évacuent la victime qui a le nez fracturé et l'installent sur un banc du quai. Après une brève hospitalisation, Yoguev se rend le lendemain au commissariat du 10e arrondissement pour y déposer une plainte. 

La justice soupçonne un mobile antisémite

Le parquet de Paris a rapidement ouvert une enquête pour violences aggravées car commises en réunion, en raison de l'appartenance à une race ou une religion – la justice soupçonne un mobile antisémite – et dans un lieu destiné à l'accès à un moyen de transport collectif de voyageurs. Ce sont les policiers de la sûreté régionale des transports qui ont mené des investigations qui ont abouti en un temps record. L'enquête a permis d'interpeller le mineur confondu par la vidéosurveillance, mais aussi grâce au rapprochement avec ses antécédents judiciaires. Le parquet de Paris a confirmé au Point son placement en garde à vue. En effet, dans son dossier figuraient des photos anthropométriques prises à l'occasion d'une garde à vue qui s'était déroulée un mois plus tôt, jour pour jour, à la gendarmerie de son chef-lieu. 

Les policiers vont auditionner le suspect pour tenter de connaître ses motivations. Les enquêteurs ignorent à ce stade si l'antisémitisme est à l'origine des violences. Le suspect a-t-il une culture minimale suffisante pour savoir reconnaître l'hébreu, une langue somme toute peu usitée en dehors d'Israël ?

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Le Président du Crif Francis Kalifat a vivement condamné cette attaque : 

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