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Publié le 19 Décembre 2019

France/Antisémitisme - S.E. Aliza Bin-Noun : "Les actes antisémites et antisionistes n'ont fait qu'augmenter en France"

"J'ai vu comment les frontières ont été brisées au fil du temps, comment les gens se sont sentis suffisamment à l'aise pour s'exprimer d'une telle manière sur des choses qui auraient été taboues", a déclaré l'ambassadrice d'Israël en France, Aliza Bin-Noun.

Publié le 18 décembre dans le Jerusalem Post sous le titre Antisemitism, anti-Zionism only increasing in France -Israeli ambassador

Traduction proposée par le Crif 

L'Ambassadeur d'Israël en France, Aliza Bin-Noun, a exprimé sa préoccupation face à l'augmentation des niveaux d'antisémitisme en France, dont elle a été témoin pendant son mandat de diplomate israélienne dans le pays.

S'exprimant lors d'une conférence à Paris organisée par l'Organisation sioniste mondiale (WZO), Aliza Bin-Noun, qui mettra bientôt fin à son mandat de quatre ans en tant qu'Ambassadeur, a déclaré : "en quatre ans, j'ai vu comment l'antisémitisme et l'antisionisme n'ont fait qu'augmenté".

Aliza Bin-Noun a noté qu'en 2018, les actes antisémites avaient augmenté de 74%, mais a fait valoir que ces chiffres étaient probablement plus faibles que la réalité, car les Juifs français, a-t-elle dit, "se sont habitués à être harcelés dans la rue" et à recevoir des insultes antisémites à leur encontre et donc ne signalent plus pas de tels incidents.

"J'ai vu comment les frontières ont été brisées au fil du temps, comment les gens se sont sentis suffisamment à l'aise pour s'exprimer d'une telle manière sur des choses qui auraient été taboues", a déclaré l'ambassadrice d'Israël en France, Aliza Bin-Noun, notant que les expressions de l'antisémitisme étaient devenues particulièrement mauvaises sur les réseaux sociaux.

Aliza Bin-Noun a rappelé que l'Assemblée nationale avait adopté la définition de travail de l'antisémitisme de l'Alliance internationale pour la mémoire de l'Holocauste en tant que définition opérationnelle en France, et a déclaré que l'ambassade avait travaillé dur pour promouvoir cette politique.

"A partir du moment où le président [Emmanuel] Macron a dit qu'il allait augmenter les mesures contre l'antisémitisme, nous avons saisi l'occasion de faire passer cette législation", a déclaré l'ambassadrice, ajoutant qu'une clause dans la définition de l'IHRA stipule que refuser le droit de l'Etat d'Israël à exister est antisémite, c'était une étape importante du point de vue de l'État.

La résolution stipule l'adoption par la France de la définition de l'antisémitisme de l'Alliance internationale pour la mémoire de l'Holocauste (IHRA), une définition déjà adoptée par le Parlement européen et plusieurs pays. Cette proposition avait été impulsée par le Président Emmanuel Macron, en février, devant le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). 

Au sujet de cette proposition de résolution, Aliza Bin-Nous a expliqué avoir personnellement rencontré plus de 200 membres de l'Assemblée nationale, et que beaucoup avaient exprimé leur opposition à la législation car ils affirmaient que cela limiterait leur capacité à critiquer Israël, arguments qu'elle a réfuté en expliquant qu'ils n'étaient pas exacts.

Aliza Bin-Noun a également déclaré qu'il y avait un problème avec l'application des lois contre l'antisémitisme en France.

Yaakov Hagoel, vice-Président de la WZO a déclaré que "le but des ennemis d'Israël" est de "faire baisser l'esprit" du peuple juif et de lui faire tourner le dos à son identité juive et sioniste, "afin de détruire la continuité du peuple juif."