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Publié le 19 Mars 2019

France/Sarah Halimi - Meurtre de Sarah Halimi : il n’y aura sans doute pas de procès

L'expertise conclut que le suspect n'a pas de maladie mentale, mais que le soir des faits, il a été pris d'une "bouffée délirante aiguë d'origine exotoxique".

Publié le 19 mars sur le site de RTL

Il s'agit d'un dossier clé de l'affaire Sarah Halimi. Une nouvelle contre-expertise pratiquée sur le suspect du meurtre de la sexagénaire a conclu à "l'abolition du discernement" du suspect au moment des faits. Ce qui remet en cause la perspective de la tenue d'un procès.

Dans la nuit du 3 au 4 avril 2017, Kobili Traoré s'était introduit chez sa voisine, Sarah Halimi, au troisième étage d'une HLM de Belleville. Il l'a ensuite rouée de coups et défenestrée, aux cris "d'Allah Akbar", entrecoupés d'insultes et de versets du Coran. Cette expertise affirme que le suspect n'est pas atteint d'une maladie mentale, mais que le soir des faits, il a été pris d'une "bouffée délirante aiguë d'origine exotoxique". 

"Je ne suis pas surpris, ça correspond à ce que j'ai toujours dit concernant l'irresponsabilité de mon client. C'est bien que les experts le redisent", a réagi Maître Thomas Bidnic, l'avocat de M. Traoré. 

Une question centrale dans l'affaire

Le suspect a été interné après son arrestation. Une première expertise psychiatrique avait conclu qu'il avait été pris d'une "bouffée délirante aiguë", liée à une forte consommation de cannabis, qui avait altéré son discernement sans pour autant l'abolir. Ensuite, une contre-expertise avait conclu à son irresponsabilité, comme cette nouvelle étude. 

La question de son discernement au moment des faits, et donc de sa responsabilité pénale, est centrale dans cette affaire. Les parties civiles craignent que ces contre-expertises conduisent la juge d'instruction à ordonner un non-lieu. "C'est une conclusion très curieuse. On nous dit qu'il n'a aucune maladie mentale et qu'il n'a connu qu'une bouffée délirante qu'au moment des faits", s'est étonnée Me Caroline Toby, avocate des 3 enfants de la victime. 

Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a lui aussi vivement réagi à cette annonce : "Comme les enfants et la famille de Sarah Halimi, nous attendions ce procès pour que justice leur soit rendue et pour que l'antisémitisme qui tue en France aujourd'hui soit aussi sur le banc des accusés". 

Le caractère antisémite avait été retenu par la juge d'instruction, à l'issue d'un bras de fer avec le parquet et les parties civiles car les circonstances du meurtre de cette ancienne directrice de crèche confessionnelle, juive orthodoxe de 65 ans, avaient d'abord semblé confuses. 

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