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Publié le 25 Septembre 2019

France/Terrorisme - Le gouvernement lance une formation en ligne contre le terrorisme

Le but du MOOC Vigipirate est de sensibiliser largement la population à la menace d’attentats, en termes de prévention comme de réaction.

Publié le 20 septembre dans Le Monde

« On a besoin de tout le monde. » Le préfet Pascal Bolot, directeur de la protection et de la sécurité de l’Etat, espère mobiliser les citoyens français d’une nouvelle manière contre le terrorisme : au secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), il lance ce vendredi 20 septembre un nouvel outil, un MOOC de « sensibilisation au plan Vigipirate » baptisé « Faire face ensemble ». Hébergée par OVH, il s’agit d’une formation en ligne gratuite, ouverte à tous et interactive, conçue pour diffuser largement une culture nationale de la sécurité, depuis les réflexes à avoir en cas d’attaque jusqu’aux règlements à suivre pour organiser un concert en plein air.

Les attentats de masse de 2015 s’éloignent, mais la menace terroriste continue de mobiliser les services de l’Etat. « Le vivier de sympathisants de la cause djihadiste n’a pas bougé, un nouveau périple individuel ou collectif peut très bien arriver », rappelle le préfet. Vingt mille personnes sont inscrites au fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation (dont 11 000 avec une fiche active), 510 sont détenues pour faits de terrorisme et un millier d’autres condamnées pour droit commun et radicalisées. Paris cherche enfin à éviter le retour de quelque 700 Français liés à l’organisation Etat islamique (EI) en Irak et Syrie.

Avec un budget de 100 000 euros, le MOOC Vigipirate a été réalisé par une petite société de Vesoul (Haute-Saône), Onlineformapro, qui a déjà travaillé pour le gouvernement : lancé en 2017, le MOOC dédié à la cyberdéfense de l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (Anssi) est une réussite, avec 100 000 inscrits. « Il est un des dix premiers au monde », se réjouit-on au SGDSN, qui espère renouveler ce succès.

Attestation délivrée à la fin

Le présupposé est que la protection contre le terrorisme intéresse citoyens et responsables publics – le préfet Bolot souligne que la plate-forme « Stop Djihadisme », ouverte en 2015, avait explosé sous le coup de 250 000 connexions, puis d’attaques.

Les modules du MOOC sont introduits par des grands témoins, en vidéo, dont l’ancien préfet Michel Besnard, directeur de la sécurité du Paris Saint-Germain, le maire de Trèbes, Eric Menassi, qui évoque l’attentat du Super U de 2018 dans sa commune, ou Didier François, journaliste retenu en otage par l’EI et libéré en 2014. Viennent ensuite trois chapitres, des modules de quatre heures divisés en tranches de trente minutes environ : comprendre la menace, se préparer et réagir individuellement, prendre les bonnes mesures quand on est un professionnel susceptible d’accueillir du public… Exemple : « Vous sortez du bureau après une journée de travail et vous entendez des coups de feu, choisissez la bonne sortie. »

L’élève chemine ainsi dans un parcours que les enseignants ou les sociétés de conseil en sécurité pourront reprendre clés en mains, espère le SGDSN. Le préfet souhaite que la formation soit insérée dans le service national universel (SNU), censé accueillir 40 000 jeunes en 2020. Une attestation du MOOC est délivrée en fin de formation, à la condition d’avoir 80 % de réponses positives.

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