Lu dans la presse
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Publié le 6 Mai 2019

Israël sous les roquettes : décryptage d'une fake news passée à la trappe

De nombreux journaux français ont diffusé cette information suspecte et ont zappé le démenti israélien.

Publié le 5 mai dans InfoEquitable publié sous le titre : Gaza: encore une fake news de bébé palestinien tué par les Israéliens?

 

La fake news du « bébé-palestinien-tué-par-un-bombardement-aveugle-israélien » commence à être un peu usée, mais une bonne partie de la presse française continue de mordre à l’hameçon. 

Et la nouvelle flambée de violence à Gaza n’a pas failli à la tradition.

Ce samedi 4 mai, les services propagande du Hamas ont imputé la mort d’un nourrisson de 14 mois et de sa mère à un raid de Tsahal.

Le mal était fait, puisque de nombreux journaux français ont propagé l’information douteuse tout en ignorant le démenti israélien.  

L’Agence France-Presse (AFP) est une nouvelle fois tombée dans le panneau et y a consacré plusieurs dépêches… Avant de revenir sur le sujet et de reconnaître qu’il pourrait s’agir d’une supercherie.

 

Décryptage de la manipulation

Samedi 4 mai, à 18h08, l’AFP diffuse sur son fil une dépêche annonçant la mort du bébé palestinien. L’information est reprise dans la soirée par RTLBFMTV20 Minutes

 

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La source de cette information est selon l’AFP « le ministère de la Santé à Gaza », totalement inféodé au Hamas et à ses services de propagande. 

La dépêche relate ainsi les circonstances de la mort du nourrisson :

"Saba Abou Arar, âgée d’un an et deux mois, est décédée dans un raid dans l’est de la ville de Gaza. Sa mère, qui est enceinte, a été grièvement blessée, et sa sœur a été également blessée”, a précisé le porte-parole du ministère de la Santé du Hamas. Nous étions en train de déjeuner lorsque la maison a été bombardée par un avion israélien. Saba a été tuée sur le coup”, a dit à l’AFP Abou Mohamed Abou Arar, un cousin du père de la fillette, qui a confirmé que la mère et la sœur avaient été blessées.

À Gaza, les réseaux sociaux palestiniens relayent l’info et alimentent le bourrage de crâne.

Ainsi cette vidéo macabre de la fillette diffusée sur fond de chants de guerre islamistes.

 

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Le démenti de Tsahal diffusé avec quatre heures de retard

Pourtant, dans la soirée, des sources israéliennes remettent en cause les circonstances de la mort de l’enfant palestinien. 

Ainsi, dès 20h13 (heure de Paris), l’un des porte-parole de Tsahal, Avichay Adraee, diffuse ce tweet en arabe :

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Il y affirme qu’il dispose d’informations précises qui démontrent que l’enfant et sa mère ne sont pas morts des suites d’un bombardement de l’aviation israélienne mais de l’explosion malencontreuse d’une roquette palestinienne lancée depuis une zone fortement peuplée de civils.

Quatre heures plus tard – à minuit et demie – une dernière synthèse de l’AFP signale le démenti israélien… en fin de titre.

 

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Mais à cette heure avancée de la nuit, les salles de rédactions sont désertes et les sites internet pratiquement à l’arrêt.

L’information n’est reprise nulle part.  

Ce n’est que le lendemain, dimanche 5 mai 2019 à 8h31, que l’AFP consacre véritablement une dépêche à cette affaire.

Tout au long de la matinée, l’AFP va développer cette information et faire état des affirmations israéliennes.

Le FigaroOuest France diffusent cette nouvelle version.

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Mais ni BFMTV, ni 20 Minutes, qui avaient pourtant publié la version du Hamas, n’ont jugé opportun de faire état du démenti israélien. Seule RTL a désactivé le lien vers l’article original et publié le démenti.

« Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose… »

 

La complaisance de l’AFP vis-à-vis des sources inféodées au Hamas

L’Agence France-Presse a-t-elle fait preuve de sérieux et de rigueur journalistique en accordant du crédit aux indications fournies le samedi 4 mai par le « ministère de la santé à Gaza » au sujet de la mort de la petite Saba Abou Arar et en diffusant immédiatement l’information avant de la vérifier auprès des sources israéliennes ?

Certes, il n’est pas toujours aisé en période de guerre d’y voir clair entre les communiqués contradictoires des camps adverses.

Raison de plus pour faire preuve de prudence, sachant que ces communiqués sont souvent porteurs de fausses informations et diffusés à des fins de propagande.

D’autant que le bureau de Jérusalem de l’AFP est parfaitement au courant des pratiques du Hamas, notamment en ce qui concerne cette thématique mensongère des « enfants tués » par l’armée israélienne.

A plusieurs reprises, InfoEquitable a mis en lumière les techniques de manipulations de l’information par « le ministère de la santé à Gaza » dont les services de communication travaillent main dans la main avec le Hamas.

En septembre 2016, nous avions déjà publié un rapport très fourni sur ce sujet.

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En septembre 2018, l’AFP avait déjà été piégée dans les mêmes circonstances avant de se voir contrainte de faire marche arrière.

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Il y avait eu aussi en juin 2018 cette affaire du nourrisson palestinien prétendument asphyxié par des gaz israéliens. L’analyse d’InfoEquitable avait poussé l’AFP à diffuser tardivement le démenti israélien.

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Et ce ne sont là que quelques exemples parmi beaucoup d’autres…

InfoEquitable continuera de faire preuve de la plus grande vigilance pour démasquer l’industrie du mensonge des services de propagande palestiniens destinée à justifier la violence et qui alimente pour une grande part la montée de l’antisémitisme en France, en Europe et partout dans le monde.

 

 

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