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Publié le 8 Octobre 2020

Monde - La poète américaine Louise Glück remporte le prix Nobel de Littérature 2020

L'auteure de 77 ans est couronnée «pour sa voix poétique caractéristique, qui avec sa beauté austère rend l'existence individuelle universelle», a annoncé l'Académie suédoise en décernant le prix.

Publié le 8 octobre dans Le Figaro

À 13 heures, l'Académie suédoise a annoncé, depuis la petite estrade de la Svenska Akademien, devant une poignée de journalistes, le nom de son lauréat pour le prix Nobel de littérature 2020. Elle a choisi la poète Louise Glück, 77 ans. Une récompense surprise couronnant son œuvre entamée à la fin des années 60. «Elle recherche ce qui est universel. Ainsi elle puise son inspiration dans les mythes et les thèmes classiques, que l'on trouve dans la plupart de son œuvre», a écrit l'Institution.

Louise Glück est née, d'une famille juive-hongroise, un 22 avril en 1943 à New York et vit actuellement à Cambridge, (Massachusetts). À l'âge de 25 ans, elle publie son premier recueil de poèmes, Firstborn, suivi en 1975 de son deuxième livre The House on Marshland.

L'auteur est uniquement traduite en revue en France. Son recueil le plus connu est The Wild Iris (1992), dans lequel, note l'Académie «elle décrit le retour miraculeux de la vie après l'hiver dans son poème Snowdrops». Un an plus tard, elle reçoit le prix Pulitzer pour ce même ouvrage. En 2006, elle publie Averno, une interprétation visionnaire du mythe de la descente de Persephone aux Enfers. En 2014, elle reçoit le National Book Award pour Faithful and Virtuous Night après que le prix lui a échappé à trois reprises. Elle a publié vingt recueil de poèmes et des essais sur la poésie.

Jusque-là, sur les 113 prix Nobel attribués, seules 14 étaient des lauréates. L'Académie a donc choisi de s'aligner sur le prix Nobel de chimie et de physique 2020 qui a d'ores et déjà sacré trois femmes.

L'année dernière, les jurés du prix Nobel, qui se remettaient à peine du scandale sexuel et financier de son Académie, sacraient deux auteurs: Peter Handke et Olga Tokarczuk. Deux choix inattendus puisque ni l'Autrichien ni la Polonaise ne faisaient partie des favoris. Elle récidive donc en 2020 avec l'Américaine, dont le palmarès est tout de même à noter: le Prix Pulitzer en 1993 pour Wild Iris, le National Book Award en 2014 pour Faithful and Virtuous Night.

Parmi les sites de paris en ligne figuraient les noms, décidément maudits, des Canadiennes Anne Carson et Margaret Atwood, de la Française de Guadeloupe Maryse Condé (qui avait reçu le Nobel alternatif de la Nouvelle Académie en 2018), le kenyan Ngugi wa Thiong'o ou bien encore le Japonais Haruki Murakami. Mais c'est ainsi, la liste des candidats malheureux ne cesse de s'allonger. Il y avait eu Yves Bonnefoy et René Char, Henry James, Virginia Woolf, James Joyce, Proust et Aragon, les Italiens Italo Svevo, Pier Paolo Pasolini et, il y aura dorénavant, encore et toujours, Annie Ernaux (80 ans), Don DeLillo (83 ans), Cormac McCarthy (87 ans), Stephen King (73 ans) ou bien encore Joyce Carol Oates (82 ans), dont la première attestation du nom sur la liste des favoris remonte tout de même à 1979 !

Sur les six derniers prix, cinq étaient européens. L'Académie suédoise rompt donc cette suite gagnante avec l'Américaine. 

Voici un extrait de poésie de son recueil le plus célèbre The Wild Iris (L'Iris sauvage) :

« Au bout de ma douleur /il y avait une porte.

Écoute-moi bien : ce que tu appelles la mort, /je m'en souviens.

En haut, des bruits, le bruissement des branches de pin.

Puis plus rien. Le soleil pâle / vacilla sur la surface sèche.

C'est une chose terrible que de survivre /comme conscience / enterrée dans la terre sombre. (…) »

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