Lu dans la presse
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Publié le 15 Avril 2019

Monde/Mémoire - Brésil : Jair Bolsonaro estime que « l’on peut pardonner » la Shoah

Le propos du président brésilien a provoqué l’ire d’Israël, pays avec lequel il prétend se rapprocher, et des juifs du monde. Le Crif désapprouve fortement les propos du président Brésilien. La notion de pardon concernant la Shoah ne doit pas être associé à un discours politique.

Publié le 15 avril dans Le Monde

Tentant de justifier l’injustifiable, ses proches évoquent l’impulsivité du président, les autres parlent plus cruellement de son ignorance. Samedi 13 avril, Jair Bolsonaro s’est évertué, en vain, à éteindre une nouvelle polémique déclenchée par sa parole éruptive et inconséquente. Après avoir attaqué les homosexuels, les femmes, les Noirs, après avoir fait l’éloge des tortionnaires et encensé la dictature militaire (1964-1985), l’ancien capitaine de l’armée a dérapé au sujet de la Shoah. Le chef d’Etat brésilien s’est laissé aller, jeudi, à affirmer, devant un parterre de pasteurs évangéliques, que « l’on pouvait pardonner, mais pas oublier », la Shoah.

Le propos a provoqué l’ire d’Israël, pays avec lequel Jair Bolsonaro prétend se rapprocher. « Nous nous opposerons toujours à ceux qui nient la vérité ou souhaitent effacer notre mémoire, qu’il s’agisse d’individus, de groupes, de chefs de partis ou de premiers ministres », a réagi samedi sur Twitter, le président de l’Etat hébreu, Réouven Rivlin. Ajoutant : « Le peuple juif combattra toujours l’antisémitisme et la xénophobie. Les dirigeants politiques doivent dessiner le futur. Les historiens décrivent le passé (…). Aucun des deux ne devrait s’égarer sur le territoire de l’autre. » Le centre Yad Vashem, dédié à la mémoire des six millions de victimes de la Shoah, a aussi fait état de son désaccord avec le président brésilien.

Confus et comme étonné de l’émoi suscité par son dérapage, Jair Bolsonaro s’est fendu samedi d’une lettre adressée au peuple juif. Dans sa missive, le chef de l’extrême droite brésilienne rappelle le mot qu’il avait laissé sur le livre du mémorial de la Shoah lors de sa visite à Jérusalem début avril : « Celui qui oublie son passé est condamné à ne pas avoir d’avenir. » Le chef d’Etat confesse aussi que « le pardon est quelque chose de personnel ». Mais loin de s’excuser, il se dédouane, attribuant le trouble à de prétendues mauvaises intentions venant de ses ennemis, « ceux qui veulent m’éloigner de mes amis juifs », écrit-il.

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