Pierre-André Taguieff

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Publié le 19 Mai 2015

La nouvelle vulgate antijuive

A la judéophobie "d'en bas" s'ajoute celle "d'en haut", reproduite par un milieu intellectuel "gauchiste" mécaniquement rallié à la cause palestinienne.
 

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Publié le 4 Mai 2015

Penser la vague complotiste contemporaine

Extraits du dernier essai de l’auteur : Pensée conspirationniste et théories du complot. Une introduction critique, Uppr Éditions, e-book, avril 2015.
 

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Publié le 29 Septembre 2014

Jihadistes: selon les "alter-experts", l'islamophobie explique tout!

Par Pierre-André Taguieff, Philosophe, Politologue et Historien des idées, publié dans le Huffington Post le 26 septembre 2014

Un argument sophistique se diffuse aujourd'hui comme une rumeur : le passage de jeunes Français musulmans au terrorisme jihadiste s'expliquerait par l'islamophobie qu'ils auraient subie. Les jeunes jihadistes français seraient avant tout des victimes du « racisme anti-musulman ». L'engagement dans le jihad aurait pour cause principale les coupables et irresponsables activités des islamophobes à la française, dont les noms sont régulièrement énumérés comme des stigmates par certains professionnels de la dénonciation publique. 

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Publié le 14 Mai 2014

Front national: diaboliser et être diabolisé, le cercle de la haine

Tribune de Pierre-André Taguieff publiée dans le Huffington Post le 14 mai 2014

Pierre-André Taguieff est l'auteur du livre Du diable en politique. Réflexions sur l'antilepénisme ordinaire, Paris, qui parait le 15 mai chez CNRS Éditions.

Voici plusieurs extraits en exclusivité pour le Huffington Post.

On peut définir la diabolisation comme un acte de discours à visée polémique consistant à transformer en diable, ou en représentant du Mal, un adversaire, individuel ou collectif, traité en ennemi absolu. Elle représente une forme de catégorisation négative d'un individu ou d'un groupe humain, dans le cadre d'un conflit ou d'un affrontement.

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Publié le 6 Novembre 2013

Le triomphe du parti de la peur est-il irrémédiable?

Par Pierre-André Taguieff, philosophe, politologue et historien des idées

 

Depuis la fin des années 1980, on assiste à la réinvention des deux France, par-delà l'opposition désuète entre la "fille aînée de l'Église" et la "patrie des droits de l'homme". On a vu simultanément surgir, d'une part, une France qui a peur devant certaines réalités plus ou moins mythifiées, et, d'autre part, une France qui a peur de la peur des autres. Chacune de ces deux France se caractérise moins par un système d'opinions bien définies que par un imaginaire à bords flous, balayé par des passions négatives (crainte, regret, ressentiment, haine, mépris). La première France a peur de l'invasion (immigration massive et incontrôlée, "islamisation", etc.), elle est saisie par la nostalgie de la France d'avant (aux visages variables) et le sentiment de pertes irréparables. Elle se rassemble autour de la vision dramatisée d'une identité collective menacée, voire perdue, qu'il s'agisse de la France catholique ou d'un âge d'or de la République. Elle communie dans une conscience malheureuse alimentant la résignation ou provoquant au contraire un engagement frénétique pour "barrer la route" aux forces de dissolution. Si le Front national lui donne son visage politique le plus visible, elle est loin de se réduire au parti lepéniste. Mais ce dernier joue désormais le rôle d'un puissant pôle d'attraction, en même temps que de répulsion.

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Publié le 17 Mai 2013

Comment expliquer la violence de l'antisémitisme?

 

Par Pierre-André Taguieff, philosophe, politologue et historien des idées

 

Violences et modes de rationalisation

 

Ce qu'il est convenu d'appeler d'une façon générale l'"antisémitisme" -improprement- ou la "judéophobie" pourrait être défini simplement, du point de vue des victimes, comme l'ensemble des violences subies par les Juifs dans l'Histoire. Mais l'existence de victimes juives implique celle de leurs agresseurs ou de leurs "bourreaux", dont les motivations et les actes peuvent être qualifiés, toujours aussi improprement, d'"antisémites" - car ce ne sont pas "les Sémites" qui sont visés par les "antisémites", mais bien "les Juifs".

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Publié le 22 Mars 2013

Réflexions sur la "lutte contre le racisme"

 

Par Pierre-André Taguieff pour le Huffington Post

 

Texte extrait de l’article « Antiracisme », à paraître dans : Pierre-André Taguieff (dir.), Dictionnaire historique et critique du racisme, Paris, PUF, coll. « Quadrige », mai 2013 (environ 2000 pages). L'ouvrage comprend 540 articles rédigés par 250 spécialistes de diverses disciplines.

 

Depuis la fin du XIXe siècle, dans les sociétés occidentales, le racisme se manifeste de façon prédominante sous la forme du nationalisme, alors qu'il avait été longtemps porté par l'esclavagisme moderne et l'impérialisme colonial. Il apparaît d'abord dans le nationalisme xénophobe classique visant préférentiellement le pays voisin (ainsi qu'en témoignent les propagandes croisées ayant accompagné les guerres franco-allemandes), ensuite, et de plus en plus depuis les années 1960, dans les ethnonationalismes contemporains qui rejettent les minorités et les "immigrés", jugés dangereux pour l'identité ou l'homogénéité du peuple dominant, ou pour l'ordre intérieur, voire la souveraineté de l'État-nation considéré. Il paraît donc nécessaire que la lutte contre le racisme tienne compte de ces vecteurs privilégiés du racisme que sont les mobilisations nationalistes ethnicisées, qu'elles prennent appui sur des États-nations existants - cas du Front national en France ou du British National Party en Grande-Bretagne - ou s'affirment contre ces derniers en prenant la forme de micro-nationalismes séparatistes à base ethnique - cas des ethno-nationalismes corse, breton, basque, flamand, lombard, etc. On comprend que, depuis les années 1970, l'antiracisme ait souvent pris le visage d'un antinationalisme radical. En France, par exemple, la dénonciation de la "montée du racisme" ou de la "racialisation" s'est opérée par recours à une formule emblématique, devenue slogan : la "lepénisation des esprits et des politiques", le patronyme du leader du Front national devenant ainsi l'éponyme du racisme.

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Publié le 28 Février 2013

Stéphane Hessel, le faux grand homme

Par Pierre-André Taguieff – dreuz.fr

 

Le temps n’est pas encore venu pour prononcer un jugement d’ensemble nuancé sur ce personnage surestimé à tous égards, et que je tiens pour un faux grand homme.

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Publié le 21 Février 2013

Propalestinisme, endoctrinement islamiste et judéophobie en France (deuxième partie)

 

Par Pierre-André Tagguieff

 

Ce texte a été publié en trois parties. La première est disponible en cliquant ici. La troisième sera publiée prochainement.

 

Ce qui caractérise la judéophobie dans l’Histoire, c’est d’abord qu’elle est « la haine la plus longue », ensuite qu’elle n’a cessé de prendre des formes nouvelles, de s’adapter à l’esprit du temps, de trouver de nouveaux alibis, d’inventer des justifications inédites. Peu importe aux antijuifs le caractère contradictoire des griefs: les juifs sont en même temps et indifféremment accusés d’être trop « communautaires » ou « identitaires » (trop religieux, « solidaires » entre eux, nationalistes, sionistes, etc.) et trop cosmopolites (nomades, internationalistes, « mondialistes », etc.). 

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Publié le 15 Janvier 2013

Propalestinisme, endoctrinement islamiste et judéophobie en France (suite et fin)

 

Par Pierre-André Taguieff

 

Ce texte a été publié sur LeHuffPost en trois parties. La première est disponible en cliquant ici. La deuxième ici. Ci-dessous vous trouverez la troisième et dernière partie.

 

Les manifestations inséparablement propalestiniennes et antiisraéliennes de masse observables au cours des années 2000-2012, en France et dans de nombreux pays européens (ainsi qu'aux États-Unis et au Canada), ne se réduisent certes pas à des expressions politisées de la haine des juifs. Il va de soi que tous les manifestants propalestiniens ne sauraient être, pris individuellement, considérés comme des judéophobes convaincus, et que leurs protestations peuvent être motivées par une authentique compassion pour les victimes palestiniennes du conflit. Le problème vient de ce que ces manifestants sincères eux-mêmes ne descendent dans la rue que d'une façon sélective: on ne les voit jamais exprimer une compassion pour les victimes israéliennes, ni manifester contre les attaques terroristes ayant fait des victimes juives, de nationalité israélienne ou non. Ces manifestants ne se mobilisent pas non plus pour la défense des victimes arabes de telle ou telle dictature arabe (le régime syrien, par exemple). Bref, l'indignation et la compassion propalestiniennes sont à sens unique, à cible exclusive, elles ne sont pas universalisables.

 

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