Aliette Armel

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Publié le 23 Mai 2013

Appelfeld allégoriste

 

Par Aliette Armel dans Mensuel n°532

 

Publiées en Israël en 1988, « Les Eaux tumultueuses », paraissent aujourd'hui en France.

 

Aharon Appelfeld est l'auteur qui, après Kafka, porte au plus haut une écriture affirmant ses références juives, assumant l'étrangeté du monde en croisant les fils du réel et de l'imaginaire, forgée dans une langue arrachée au silence et tendant vers l'épure. Arrivé en Israël à l'âge de 14 ans après plusieurs années d'errance dans le ghetto, les camps, mais aussi la forêt, parlant l'allemand et le yiddish, un peu le ruthène et le roumain, mais pas l'hébreu, Appelfeld est désormais célébré dans le monde entier comme l'un des plus grands écrivains de langue hébraïque contemporains, l'un des derniers à avoir survécu à l'Holocauste. Ses textes arrivent en Occident dans le désordre propre aux découvertes tardives d'auteurs ayant déjà beaucoup écrit. Pierre Belfond avait publié, dès 1985, Le Temps des prodiges, puis, en 1986, Badenheim 1939. Mais il a fallu attendre la traduction par Valérie Zenatti et la publication, en 2004, par les éditions de l'Olivier d'Histoire d'une vie, livre composé de fragments autobiographiques, pour que l'auteur reçoive le prix Médicis étranger et soit connu du public français.

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