Tribune
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Publié le 11 Septembre 2003

Chronique de Gilles William Goldnadel sur Radio J du vendredi 5 septembre 2003

Je voudrais évoquer aujourd’hui l’irrésistible dérive d’une organisation prétendument antiraciste. Vous avez déjà compris que je voulais parler du MRAP. Cette association, mise en orbite par le Parti Communiste, était à l’origine peuplée de cadres juifs ayant, souvent, démontré un antifascisme sincère pendant la guerre.



Très vite cependant, leur vassalité à Staline leur ont fait jeter un voile pudique sur l’antisémitisme de l’U.R.S.S. Lorsque le dernier carré juif a quitté la galère stalinienne au moment de la guerre des Six Jours, épouvanté par le discours antisioniste, le MRAP, très réaliste, a officiellement abandonné dans son sigle la lutte contre l’antisémitisme et est devenu purement et simplement le « Mouvement contre le RAcisme et pour la Paix. »

Dans les années 90, cette organisation qui n’a de l’antiracisme qu’une vision très sélective, a cherché à toutes forces à séduire les cités maghrébines.

C’est aujourd’hui Mouloud AOUNIT qui préside à sa destinée, mais la véritable dérive de cette organisation très spéciale date de la seconde Intifada.

Lorsque les synagogues ont commencé à brûler en France, le MRAP a expliqué doctement qu’il ne s’agissait pas d’antisémitisme et qu’en réalité c’étaient des mouvements de jeunes extrémistes juifs qui faisaient leurs choux gras d’exactions, certes regrettables, mais très exagérées.

Surtout, cette noble organisation « antiraciste » n’a pas hésité à se commettre à plusieurs reprises dans des manifestations pro-palestiniennes ou pro-irakiennes où on a vu flotter au vent les drapeaux de l’organisation terroriste et antisémite Hamas et où on a entendu les cris de « mort aux juifs ».

Aujourd’hui, la dérive continue. Dans un premier rapport publié en juillet 2003, le MRAP laisse à penser, sans éléments probants, que de nombreux sites anti-arabes sont en réalité téléguidés par des extrémistes juifs mais le plus grave est à venir : le 6 août, l’organisation a mis en ligne sur Internet un dossier qui veut, le plus sérieusement du monde, traquer l’arabophobie. En réalité, et de manière délibérée, le MRAP s’en prend à tous les éléments de la communauté juive, à commencer par votre serviteur, qui n’accepte pas de courber l’échine et de renoncer à leur solidarité indéfectible pour l’Etat et le peuple d’Israël.

Distribuant, pour mieux diviser, les bons, les mauvais et les très mauvais points, l’organisation met en cause des petits satans comme Finkielkraut ou Taguiev, des moyens satans comme le Président du CRIF ou le Président de France-Israël ou donc des grands satans comme Goldnadel. Permettez-moi donc de vous lire des extraits du droit de réponse que j’ai sommé le MRAP de publier sur son site, ce que ce dernier s’est bien gardé de faire jusqu’à présent :

« Le MRAP a réussi l’incroyable, l’exceptionnelle prouesse de me jeter en pâture à la vindicte populaire en me présentant, avec une violence inouïe, comme un théoricien de l’arabophobie sans pour autant – et pour cause – pouvoir me reprocher la moindre phrase, le moindre mot, la moindre virgule, mettant en cause les Arabes, envers lesquels je ne nourris aucune aversion.

Bien sûr, je pourrais m’enorgueillir d’être ainsi mis en cause par une telle association, mais je connais trop le mode de diffusion de la calomnie par capillarité pour ne pas tenter d’y mettre, dès à présent un coup d’arrêt.

En réalité, le MRAP, qui ne s’est certes pas trompé de cible idéologique, ne me pardonne pas :

- D’avoir été le premier à mettre en garde contre les dangers de l’extrême-gauche et l’islamisme en matière d’antisémitisme, avant que hélas, mes prévisions soient cruellement vérifiées par les faits.

- D’avoir défendu, en tant qu’avocat, Oriana FALLACI et d’avoir infligé deux échecs au MRAP qui se présente comme un chantre de la liberté d’expression dans sa tentative de voir interdire puis condamner son livre.

- D’incarner le nouveau visage d’une communauté juive libérée de toute tutelle idéologique et assumant pleinement sa solidarité avec l’Etat et le Peuple d’Israël et sa détermination à lutter contre l’antisémitisme d’extrême-droite comme d’extrême-gauche dans le cadre républicain dans lequel elle représente un modèle d’intégration et de loyauté.

Outragé en tant qu’avocat, en tant que démocrate, en tant que juif de combat, je vais poursuivre le MRAP et je vais le confondre. »

Pardon, mes amis, d’avoir aujourd’hui trop parlé de moi, mais vous comprendrez, qu’au delà de ma modeste personne, ce terrorisme intellectuel vise à nous faire taire.

Peine perdue, car ces gens là n’ont plus les moyens, ni moraux, ni intellectuels, ni politiques de leurs médiocres ambitions.

GILLES WILLIAM GOLDNADEL

Vice-Président de l’Association France-Israël,

Président d’Avocats Sans Frontières.

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