Tribune
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Publié le 25 Mai 2012

Délégitimation, diabolisation : le cas d'Al-Hayat Al-Jadida, quotidien officiel de l'Autorité palestinienne et PA TV

Par Hélène Keller-Lind

 

« Le plus grand vol de l'histoire...l'action la plus criminelle que l'humanité ait jamais vue...un État fasciste sur les ruines du peuple palestinien ». C'est ainsi que l'anniversaire de la création de l’État d'Israël était qualifié par le quotidien officiel palestinien. Et les lecteurs palestiniens lisaient en corollaire : « Palestine...nous te reviendrons, oh Haïfa, St Jean d'Acre et Jaffa, et les occupants temporaires [les Israéliens] partiront... »

Pour bien comprendre la portée de la délégitimation et de la diabolisation d'Israël et des Juifs auxquelles est soumise, bon an, mal an, la population palestinienne, il faut prendre conscience de son ampleur et de son omniprésence. Il ne s'agit pas d'incidents isolés ou de poussées de fièvre. Il s'agit d'un matraquage systématique et permanent qui incite au rejet et à la haine d'Israël et des Juifs. Les accusations varient selon les circonstances mais sont toujours terribles. Et il y a, bien sûr, des thèmes récurrents.

 

Ainsi Palestinian Media Watch, qui suit les médias palestiniens au quotidien, en a relevé des exemples récents. Le quotidien officiel palestinien, Al-Hayat Al-Jadida et la télévision officielle palestinienne jouent un rôle de premier plan dans cet endoctrinement.

 

Le 15 mai dans un éditorial publié dans le quotidien Al-Hayat Al-Jadida on lisait que

 

« L’occupation [Israël] a établi son État fasciste sur les ruines du peuple palestinien qui a subi le plus grand et le plus épouvantable nettoyage ethnique de l'histoire moderne. Le 15 mai [1948] est le jour de l'émigration, le jour de l'expulsion et du déracinement du peuple palestinien de sa terre, de sa patrie, de ses villes et de ses villages qui ont été détruits par la Hagana nazie et sioniste et les unités Stern [les forces de défense armées juives d'avant l’État d'Israël], qui ont expulsé les habitants par les armes et des tueries gratuites. Ils ont perpétré des dizaines de massacres d’habitants, les propriétaires de la terre qu'ils ont brûlée et saisie par tous les moyens... une nation entière a émigré....les armées arabes se sont retirées devant le plus grand vol de l'histoire et l'action la plus criminelle que l'humanité ait jamais vue...» Cette réécriture de l'histoire se poursuit ainsi.

 

La conclusion en est : « Palestine....nous te reviendrons et tous ceux qui t'occupent temporairement [les Israéliens] partiront....Que leur indépendance disparaisse et que la Palestine reprenne vie ».

 

L'éditorialiste évoque plusieurs villes israéliennes et fait de Tel-Aviv, qui ne s'est construite et développée qu'après 1948, une ville palestinienne n'ayant jamais existé en traduisant son nom en arabe : Tel Al-Rabi'a.

 

Le 8 mars, c'est le ministre des Affaires sociales, Majida Al-Masri, qui appelait de ses vœux la destruction d'Israël dans les colonnes d'Al-Hayat Al-Jadida en ces termes « la lutte pour libérer la Palestine, la Palestine toute entière ».

 

Le 30 mars, c'est la télévision officielle palestinienne dans un programme pour enfants qui réécrivait l'histoire en prétendant que « le 30 mars, chers amis, en 1976, les forces d'occupation israéliennes confisquaient toute une région, des milliers d'hectares de terre en Galilée, terres occupées après 1948 ».

 

Les écoliers palestiniens apprennent d'ailleurs dans leurs manuels scolaires au chapitre « colonialisme » : « La Palestine a subi l'occupation britannique après la Première Guerre Mondiale en 1917 et l'occupation israélienne en 1948 ».

 

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