Tribune
|
Publié le 8 Mars 2013

Hessel : trop, c’est trop !

 

Par Luc Rosenzweig

 

Le tsunami d’hommages au défunt Stéphane Hessel dans la presse et les médias français est passablement écœurant. Autant il est convenable de saluer un défunt pour ce qu’il a accompli de son vivant, et d’oublier pour le temps du deuil, qu’il fût un homme, faillible comme les autres, autant il est indécent de canoniser ce personnage aussi prétentieux que cabotin que fut Stéphane Hessel dans les dernières années de sa vie. Un petit livre indigent fit de lui une idole de ceux qui préfèrent l’incantation à la réflexion. Il détourna, au seul profit de la gauche la plus extrême, l’héritage de la Résistance française à l’occupant nazi. En l’écoutant, on avait fini par oublier que cette résistance n’avait pas été le monopole d’une gauche largement dominée par les communistes.

 

Sa détestation d’Israël était infinie, au point d’avoir pris un tour quasi pathologique. Cet homme, toujours souriant et affable quand il était interrogé par les médias complaisants, clamait sa haine de l’État juif avec un rictus effarant dans les manifestations organisées par les amis français du Hamas. Cette obsession lui faisait perdre toute mesure, allant jusqu’à lui faire déclarer à un journal allemand que l’occupation israélienne de la Judée Samarie était pire que celle de la France par les nazis. Mais ce vieillard était devenu une telle icône de la gauche béate qu’on lui passait ces dérapages insensés.

 

Les rares voix qui s’élèvent pour ramener le public à plus de raison, comme celles de Richard Prasquier ou d’Alain Finkielkraut provoquent l’offuscation des dévots de la bonne pensée. L’offense réitérée de Stéphane Hessel aux sentiments des juifs de France devrait, selon ces mêmes dévots, être subie sans broncher. Eh bien non. Rien ne nous empêchera de dire qu’un homme qui nous a si bassement insultés ne mérite que notre oubli.