Tribune
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Publié le 12 Juin 2013

L’étiquetage des produits israéliens en France, ce qu’en pense le Président de la Chambre de Commerce France Israël

Par Henri Cukierman, président

 

Je ne doute pas un seul instant que la Mairie de Paris souhaite, comme moi que soient installés la paix au Moyen Orient et le bien être des peuples israélien et palestinien.

 

Nulle réserve sur la volonté commune qu’en France cessent les actes anti-juifs et que la loi soit pleinement respectée.

 

Etayons chacune de ces aspirations.

 

10% des Palestiniens travaillent pour des employeurs israéliens. Le départ des employeurs israéliens engendrerait sans équivoque le chômage de ces travailleurs palestiniens. Sans nul doute, les contribuables européens et plus particulièrement français et parisiens, seront appelés à participer à la survie de ces nouveaux chômeurs.

 

Prenons le cas particulier d’une entreprise israélienne qui possède plusieurs usines en Chine et en Cisjordanie. En Cisjordanie, elle emploie 300 Palestiniens dont les salaires sont alignés sur ceux israéliens, c’est à dire 3 à 5 fois supérieurs aux salaires palestiniens moyens. 3 000 Palestiniens vivent de cette ressource. Que se passe t-il si la production de cette usine est transférée en Chine? Pour le groupe israélien, il diminuera ses coûts et améliorera son cours de bourse. Pour les Palestiniens, 300 salaires disparaîtront et plusieurs familles entreront en situation précaire.

 

En 2005, la société civile palestinienne lance la campagne BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions), reprise en France la même année. Depuis le début, les militants BDS refusent la solution de deux États pour deux peuples mais clament une volonté réelle de paix au Moyen Orient.  Oxymore !

 

Le véritable objectif de l’étiquetage des produits israéliens est-il d’aider le consommateur ou la campagne BDS (1) ?

 

Inutile de mener des enquêtes approfondies. En visitant les sites Internet des organisations prônant le boycott des produits israéliens, vous trouverez des vidéos de groupes organisés saccageant fièrement, dans les hypermarchés de quartier, les oranges de Jaffa. À un détail près, Jaffa n’est pas une « implantation ».

 

Souhaiter l’étiquetage des produits israéliens, c’est faciliter la tâche de ces comités qui prennent exemple sur la nuit de cristal qui, dans leur élan, s’en prennent également aux produits cacher et mouchent certains de leurs contradicteurs d’un « tu es juif, tais toi ».

 

Involontairement bien sûr, le souhait du Conseil Municipal de Paris favorise les actes anti juifs en France.

 

Enfin, mettons en exergue un élément important : la loi française interdit le boycott en raison de la race, de la religion ou de la nationalité.

 

Note :

 

1. À la suite des actions en justice intentées par la Chambre de Commerce France Israël, la Cour de Cassation vient de confirmer la condamnation d’appels au boycott des produits israéliens par des membres du BDS.

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