Tribune
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Publié le 22 Avril 2015

La civilisation de la peur

Au droit d'intervention d'autrefois s'est substituée la notion de droit d'ingérence, sans qu'on ose utiliser la notion de "devoir d'ingérence".
 

Par Christian Charrière-Bournazel, Avocat, ancien Président du Conseil national des barreaux, ancien bâtonnier du barreau de Paris, publié dans le Huffington Post le 21 avril 2014
Voici un an que plus de deux cents petites filles et jeunes filles étaient ignominieusement enlevées dans l'école où on leur apprenait à lire et à écrire, pour devenir les esclaves sexuelles de brutes barbares se réclamant d'un Dieu dont on doit espérer qu'il n'existe pas.
La folie meurtrière de ces êtres inhumains, sous le nom de Boko Haram, de Daesch ou d'Al-Qaïda, fait des ravages parmi les populations civiles désarmées dans l'Afrique et le Proche-Orient.
Que des combattants fous se tuent mutuellement au nom du même Dieu, on en viendrait presque à le souhaiter puisque ce serait une façon d'en diminuer le nombre. En revanche, le martyre de ces vieillards, hommes, femmes et enfants, sur lesquels ils s'acharnent ne peut qu'inspirer révolte et compassion.
Que faisons-nous ? Rien ou pas grand-chose.
Certes, nos armées prêtent main-forte ici ou là à des armées légales moins formées et mal équipées pour tenter de faire reculer la sauvagerie. Certes, la France n'a pas hésité à prendre la tête d'une coalition internationale dont on peut constater que les engagements sont particulièrement limités.
À l'esprit colonial du XIXème siècle avaient succédé les indépendances, puis la coopération.
Au droit d'intervention d'autrefois s'est substituée, en cas de troubles graves, la notion de droit d'ingérence dans l'intérêt des populations civiles, sans qu'on ose utiliser la notion de "devoir d'ingérence". On se limite, en réalité, à contenir les agresseurs et à donner le sang de nos soldats, mais pas un sou de plus… Lire l’intégralité.
 

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