Tribune
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Publié le 21 Octobre 2014

L'aide médicale que diffuse le pacifisme en s'alimentant d'antisémitisme

Par Giovanni Matteo Quer, Chercheur au centre de recherche israélien NGO Monitor et au "European Forum", Université Hébraïque de Jérusalem, publié dans le Huffington Post le 20 octobre 2014

La lettre ouverte pour Gaza envoyée par un groupe de médecins et chercheurs à la revue médicale anglaise « Lancet » le 23 juillet 2014, accusant Israël des plus terribles crimes, n'est pas simplement un cas de zèle pro-palestinien. Déguisés en fervents partisans des droits de l'homme en prêchant le pacifisme par le jargon médical, ces activistes s'alimentent de théories conspirationnistes et du plus traditionnel antisémitisme.

Parmi les initiateurs de cette lettre, on trouve l'Italienne Paola Manduca, génétiste à l'Université de Gênes et activiste pro-palestinienne, Mads Gilbert, politicien, physicien et activiste norvégien pro-palestinien et Swee Ang, fondatrice de l'organisation « Medical Aid for Palestinians ». Manduca, elle est aussi une active participante du groupe Google « Sempre contro la guerra - toujours contre la guerre », d'où les conversations sur le conflit israélo-palestinien résonnent le plus traditionnel antisémitisme.

Le 14 août 2014, Manduca fait circuler un mail précédemment reçu par l'activiste pro-palestinienne Swee Ang, où elle exhorte à regarder un vidéo de David Duke, partisan de la cause suprématiste blanche et connu antisémite. Dans ce vidéo Duke décrit comme la « matrice sioniste » contrôle les banques, les médias et la politique, y dénonçant les sionistes pour avoir envahi Walt Disney « exactement comme ils ont occupé la Palestine ». Expulsé d'Italie en décembre 2013, David Duke a été défini comme sujet dangereux à cause de ses opinions racistes et antisémites. En ayant essayé de reconstituer un réseau néonazi paneuropéen, David Duke aurait été aussi expulsé de République tchèque, ainsi que déclaré persona non grata par les autorités helvétiques.

En considérant la récurrence des messages antisémites et conspirationnistes, on peut arguer que l'antisémitisme et le recours aux théories de la conspiration font partie intégrale de la stratégie d'appui à la cause palestinienne du groupe « Sempre contro la guerra ».

En 9 novembre 2014, Manduca publie un article de Paul Larudee, où Israël est qualifié de « parasite » qui épuise les énergies des États-Unis : les communautés juives étant ses collaborateurs, Israël contrôlerait les institutions américaines. L'image utilisée par Lauredee pour représenter Israël et sa réputation internationale est pareille au cliché antisémite de la propagande nazie, qui dépeignait les Juifs comme un harpagon tentaculaire accroché aux centres du pouvoir d'Europe afin d'en exploiter les ressources.

L'antisionisme constitue aussi un autre motif récurrent dans les mails du groupe « Sempre contro la guerra ». Par exemple, on y publie systématiquement les communiqués de presse du Ministère de la Santé de Gaza, lié au Hamas, dont la véridicité n'est jamais mise en doute.

Le 25 août 2014, Manduca a aussi publié la lettre ouverte « Frontiere aperte per Gaza - Frontières ouvertes pour Gaza », où l'on dénomme les trois garçons kidnappés puis assassinés par les miliciens du Hamas comme « trois réservistes », bien qu'ils n'étaient pas soldats. En plus, on y accuse Israël d'avoir comme objectif la perpétration d'un génocide à Gaza.

Manduca est aussi membre actif de l'organisation « New Weapons Committee - Commission des nouvelles armes », qui accuse Israël d'expérimenter des armes non conventionnelles sur Gaza. Même avouant n'avoir pas de preuves suffisantes directes et ne s'appuyant que sur des témoignages, y compris ceux de Mads Gilbert, ce groupe ne cesse d'accuser Israël d'un fictif arsenal militaire illégal.

Il est aussi intéressant analyser la propagande anti-israélienne sous la facette des études médicales. Manduca et autres auteurs ont publié en 15 de décembre 2013 un article sur la revue « Lancet » où ils déclarent que les armes israéliennes causent un accroissement des anomalies congénitales parmi les enfants palestiniens. Apparemment aux éditeurs du Lancet peu importe que l'article ait été financé par « Interpal Gaza », organisation insérée dans la liste noire des groupes liés au terrorisme aux États Unis. Mais pire que ça, on peut remarquer encore une fois une certaine analogie entre les attributions négatives des Israéliens et les anciennes croyances antisémites, selon lesquelles les Juifs auraient pendant des siècles immolé des enfants non-juifs pour en utiliser le sang… Lire la suite.

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