Tribune
|
Publié le 11 Juin 2015

Le boycott des produits israéliens, cette étoile jaune économique

Le boycott des produits israéliens glace le sang, parce que l'Etat juif est (toujours) considéré et traité quelque part comme le Juif des Etats.
 

Par Marc Knobel, Historien, Directeur des Etudes au CRIF, publié dans le Huffington Post le 10 juin 2015
Rappelons à ce sujet qu'une campagne BDS -pour Boycott-Désinvestissement-Sanctions- tente de s'implanter en France, en incitant à boycotter les personnes et les produits provenant de ce pays. Expliquons.
Ils sont quelquefois une vingtaine à arpenter les rayons de quelques magasins, tout en brayant et quelquefois en hurlant. Mais, où vont-ils donc -d'un pas si alerte et avec une si grande assurance- qu'à vingt, qu'à trente (peut-être), ils envahissent et occupent ainsi les allés des magasins ? En fait, ils n'ont qu'une (seule) obsession: les voilà en quête de produits estampillés "made in Israël".
"Made in Juif?"
De quoi s'agit-il au juste? Tombé en désuétude, au milieu des années 1990, avec les grandes et belles espérances accompagnant le processus d'Oslo, le boycottage des produits israéliens renaît de ses cendres, en 2002. Mais, à la différence de celui qui fut pratiqué obstinément par la Ligue arabe depuis le début des années 1950, le mouvement semble toucher en 2003 le monde universitaire et scientifique qui avait été jusque-là relativement préservé. C'est ainsi qu'en France comme en Grande-Bretagne circulent des appels au "moratoire culturel et scientifique" des institutions et des universitaires israéliens. Par ailleurs, les associations pro palestiniennes tentent d'animer dès l'année 2002 les différentes mobilisations pour le boycottage d'Israël.
Le résultat auquel se proposent d'aboutir les partisans du boycott est simple: qu'Israël soit identifié à un régime d'apartheid, la discrimination juridique à l'endroit des noirs étant transposée en une discrimination également condamnable à l'endroit des Palestiniens. Ce faisant, en assimilant Israël à un régime d'apartheid, ils tendent à banaliser l'idée qu'Israël serait un État éphémère, comme l'a été à l'époque l'Afrique du Sud blanche. Cet amalgame participe donc à la fois d'une grande confusion (conceptuelle), d'une malhonnêteté (intellectuelle) qui doit continuer d'être condamnée, non seulement moralement, mais aussi juridiquement.
Ils disent qu'ils ont le droit de boycotter les produits israéliens. Ils mentent!
Ce qu'ils font (le boycottage) est passible des tribunaux, car plusieurs délits ou contraventions sont constitués. Rappelons à cet égard que suite au boycott de nombreuses entreprises françaises, à la fin des années 70, le Législateur a adopté la loi n°77-574 dite loi "anti-boycottage" du 7 juin 1977 disposant que le boycott doit être considéré comme un acte discriminatoire de type économique.
Le Législateur français a ainsi édicté des sanctions pénales à l'égard de tout fonctionnaire (article 432-1 du Code pénal) et en général, à l'égard de toute personne (articles 225-1 et 225-2 du Code pénal) adoptant, dans l'ordre économique, des comportements inspirés par des considérations de type discriminatoire ou qui tendent à favoriser de tels comportements.
Ainsi, le boycott constitue-t-il depuis une infraction pénale au sens des articles Article 225-1 et suivants du Code pénal, modifié par la Loi n°2006-340 du 23 mars 2006 - art. 13 (Journal officiel de la République française, 24 mars 2006)… Lire l’intégralité.
 

Maintenance

Le site du Crif est actuellement en maintenance