Tribune
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Publié le 30 Juillet 2015

Le retrait de Gaza et ses conséquences

"On m’a prévenu que le désengagement sera interprété comme un retrait honteux effectué sous pression", disait Ariel Sharon.

Par Nadav Rebibo, publié sur Israpresse le 29 juillet 2015
 
"On m’a prévenu qu’il ne fera que multiplier les attentats terroristes et sera un aveu de faiblesse de notre part", avait-il ajouté, avant de balayer ces éventualités, dans un discours à la Knesset, à la veille du vote du plan de retrait de Gaza. Dix ans après, ce plan est plus que jamais remis en cause, par les politiciens de droite comme de gauche, notamment pour ses conséquences sur la sécurité d’Israël. 
 
La multiplication des roquettes tirées sur Israël depuis Gaza
 
Une analyse rapide du document présentant le plan de désengagement de Gaza montre que celui-ci avait pour vocation de limiter les affrontements entre l’armée israélienne et la population palestinienne ainsi que d’améliorer l’image d’Israël sur la scène internationale. Or, il apparait qu’Israël est de plus en plus isolé, en atteste la multiplication des campagnes internationales de boycott à son égard. Par ailleurs, sur le plan sécuritaire, Tsahal a mené trois opérations de grande ampleur à Gaza depuis le retrait et le nombre de roquettes tirées depuis ce territoire n’a cessé d’augmenter, pour atteindre le chiffre de 11 600 roquettes selon un article publié vendredi par le site du quotidien Israël Hayom. Encore faut-il démontrer une influence du désengagement de Gaza sur ces faits.
 
« Il fallait évacuer les habitants israéliens de Gaza, mais nous aurions dû mieux contrôler les points de passage à la frontière égyptienne, car le Hamas a utilisé ses tunnels de contrebande pour renforcer son arsenal militaire », affirme à IsraPresse le Dr Ely Karmon, chercheur émérite à l’Institut de politique et de stratégie du Centre interdisciplinaire d’Herzliya. Selon lui, le retrait de Gaza s’est traduit dans les faits par une réduction de l’emprise d’Israël sur l’axe de Philadelphie, permettant notamment l’acheminement de missiles de plus longue portée en provenance de l’Iran, au profit du Hamas. Il s’agit là d’une erreur d’Ariel Sharon, qui n’a pas suffisamment écouté les recommandations de ses conseillers militaires.
 
Le retrait et la montée au pouvoir du Hamas à Gaza
 
La victoire du Hamas aux élections législatives de 2006, a été perçue par de nombreux observateurs israéliens comme une conséquence du désengagement de Gaza. La raison évoquée était que cet acte a renforcé la popularité de la politique prônée par ce mouvement terroriste, puisque dans les faits, elle a démontré son efficacité pour obtenir des concessions de la part d’Israël.  Ely Karmon accorde une influence non négligeable au retrait israélien dans l’accession au pouvoir du Hamas, mais préfère invoquer l’argument des dissensions interpalestiniennes, qui ont précédé ces élections. Le Fatah était alors scindé en deux listes, celle de Marouane Barghouti – actuellement emprisonné en Israël – et celle de Mahmoud Abbas, l’actuel leader de l’Autorité palestinienne. « Les dissensions ont perduré, malgré un compromis, et le Fatah a perdu les élections, au profit du Hamas, alors qu’il disposait paradoxalement d’un nombre de voix plus élevé que son concurrent, grâce au système électoral palestinien », explique-t-il. La deuxième erreur d’Israël, qui a nui à l’efficacité du plan de désengagement, est donc ne pas avoir apporté de soutien politique au Fatah... Lire l'intégralité.  
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