Tribune
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Publié le 6 Mai 2014

Lettre à cœur ouvert d'une maman israélienne endeuillée

Tribune de Martha E. Lichtenstein publiée sur aish.fr le 4 mai 2014

Il est facile et légitime de s'indigner. Mais il est beaucoup plus difficile de refermer cet immense trou noir qui s'est engouffré dans nos foyers.

Chaque enfant est une promesse. Chaque enfant est un projet. Un espoir. Nous les avons mis au monde, leur avons donné un prénom. Mais désormais ils ne peuvent plus nous répondre quand nous les appelons.

Ils ne sont plus. Et avec eux nos espoirs et nos projets. Éteints.

La mort les a fauchés un jour de guerre. Cible aléatoire d'un ennemi terrible qui n'hésite pas à utiliser des civils comme boucliers humains et à en rejeter la faute sur Israël.

Il est facile et légitime de s'indigner. Mais il est beaucoup plus difficile de refermer cet immense trou noir qui s'est engouffré dans nos foyers. Parce que lorsqu'un de ses enfants meurt, c'est tout Israël qui porte le deuil.

Voilà les pensées qui viennent brutalement à l'esprit d'un parent endeuillé. Son enfant pourrait être le vôtre ou le mien. Combien de fois avons-nous partagé cette douleur ! La blessure est toujours là, ardente, au fond de nous.

Août 2006

L'appel tant redouté, la porte qui s'ouvre sur le messager venu malgré lui porter la terrible nouvelle. La vie et la mort sont à leur apogée.

Tes surnoms d'amour, les berceuses que je te chantais pour t'endormir, nos rires et nos querelles, le personnage que j'avais imaginé pour te raconter les histoires que tu aimais tant. Le chaleureux sourire maternel que je t'adressais avec un dernier baiser et mon traditionnel « Appelle-nous quand tu peux ! ». Les larmes que j'ai versées avant même de savoir, qui semblaient jaillir d'un abîme d'angoisse, qui va les sécher ? Qui va pouvoir apaiser mon cœur ?... Lire la suite.