Tribune
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Publié le 13 Mai 2013

Mont du Temple : déni, délire et désinformation

 

Par Catherine Garson – article publié dans le n° 1253 d’Actualité Juive

 

Non contents de nier depuis des années, voire des décennies, la réalité d’une antique présence juive à Jérusalem et de l’existence du Temple, nombre de Palestiniens et de leurs alliés arabes ont développé un discours frisant la paranoïa sur les sombres desseins des Israéliens. Censés vouloir détruire, entre autres, la mosquée Al Aqsa. 

 

Depuis l’Antiquité jusqu’à la période moderne, nul n’a jamais mis en doute le fait que les juifs aient érigé leur Temple à Jérusalem. Et ce, sur le mont dénommé Mont du Temple. Comme personne ne niait que le mur dénommé des Lamentations devant lequel les Juifs venaient prier, ait fait partie des murs d’enceinte dudit Temple.

 

Ainsi, en 1930, le Conseil Suprême des Musulmans de Jérusalem publiait un opuscule touristique en anglais intitulé « Un guide succinct d’al Haram-al-Sharif » (le noble sanctuaire, appellation arabe classique du Mont du Temple). Où l’on pouvait lire : « Ce site est l’un des plus vieux du monde. Sa Sainteté date des temps les plus anciens. Le fait que ce soit le site du Temple de Salomon est indiscutable. C’est aussi le lieu… sur lequel David a construit un autel pour le Seigneur… »

 

Bien moins pacifiée est, à l’époque, la relation au lieu du Grand Mufti de Jérusalem, Haj Amin al-Husseini (le futur allié d’Hitler) qui entre en lutte ouverte contre les « sionistes » auxquels la déclaration Balfour a ouvert les portes du pays. Voulant pousser les musulmans à l’affrontement, il déclare alors que le Mur des Lamentations est un lieu saint musulman que les juifs veulent saisir. Et détournant la tradition selon laquelle Mahomet se serait rendu sur le Mont du Temple grâce à Bourak, son cheval ailé, al-Husseini déclare, contrairement aux diverses interprétations précédentes, que c’est bien devant le Kotel que le prophète a « garé » sa monture.

 

Ce nouveau « lieu saint », pratiquement oublié lors de la souveraineté jordanienne sur Jérusalem, et le déni de son « prédécesseur », le Kotel, reprennent toute leur importance « grâce » à Yasser Arafat qui va nier ouvertement l’évidence. « Pendant 34 ans (depuis 67, NDLR), les juifs ont creusé des tunnels… Ils n’ont pas trouvé une seule pierre prouvant que le Temple de Salomon était là parce que, historiquement, le Temple ne se trouvait pas en Palestine », déclare-t-il. Son négociateur lors des conversations de Camp David (en l’an 2000), Nabil Sha’ath, dit la même chose : « Israël demande le contrôle du Mont du Temple basé sur l’assertion que son Temple fictif s’y trouvait ».

 

Bien entendu, la négation du Mur est aussi au programme. En cette même année 2000, le Mufti de Jérusalem d’alors, Sheikh Ikrima Sabri affirme : « Aucune pierre du Mur de Bourak n’a de relation avec le judaïsme ». Toutes ces contrevérités sont reprises au fil des ans pour déboucher finalement sur un nouveau mensonge encore plus fou : le premier bâtiment sur place était une mosquée construite par Adam, mosquée qui fut, entre autres, rénovée par Salomon dont on ne peut donc pas dire qu’il a bâti quoique ce soit par lui-même. Rappelons, au passage, qu’Adam et Salomon sont considérés comme des prophètes de l’Islam.

 

Mais, pour les négationnistes arabes, les délires ne sont pas qu’historiques. Ainsi, les sionistes sont-ils régulièrement accusés des plans les plus machiavéliques et les plus délirants pour détruire les mosquées situées sur le Mont du Temple. Tantôt, ce sont les fouilles archéologiques qui sont visées : « Le but des fouilles est de détruire la mosquée Al Aqsa, affirme Tayseer Tamimi, un dignitaire religieux de l’Autorité palestinienne. En fait, on a enlevé ses fondations. Des acides chimiques ont été injectés dans la pierre pour la dissoudre… de sorte que la mosquée est suspendue en l’air ». Selon d’autres, la rampe qui mène à l’esplanade des mosquées va servir au passage des chars israéliens. D’ailleurs, l’été dernier, le mouvement islamique annonçait au monde que le 9 août, « les sionistes fanatiques allaient envahir Haram Al Sharif et même tenter de détruire les deux mosquées ». Il faut se souvenir, en outre, que même la reconstruction de la synagogue de la Hurva, située à des centaines de mètres du Kotel, avait été décrite, en son temps, comme une tentative de miner le sous-sol d’Al Aqsa !

 

Dernier délire/mensonge récurrent : la construction imminente du Troisième Temple sur un mont du Temple scindé en deux. Ainsi, le ministre jordanien Abdul Salam Abadi a expliqué, en janvier dernier, à une délégation australienne que les Israéliens avaient l’intention de séparer la mosquée de son esplanade en y construisant une structure destinée à être ce fameux Temple.

 

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