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Dans la France d'aujourd'hui, et c'est une nouveauté depuis les années 1980, quatre courants différents - et non pas trois, comme on le croit trop souvent - se partagent le paysage nauséabond de l'antisémitisme. Le premier est résiduel, c'est l'antisémitisme issu d'un catholicisme moyenâgeux, celui qui tient le peuple juif pour déicide, qui oublie que Jésus était juif, qu'il était le «rabbin de Nazareth» comme dit toujours le cardinal Ravasi. Le deuxième est, lui aussi, largement en voie d'extinction: il s'agit bien sûr de l'antisémitisme nationaliste, celui de Drumont, de l'Europe des années 1930 et du nazisme qui voyait dans «le» Juif d'abord et avant tout un apatride, un être cosmopolite et sans racines. Il s'exprimait alors dans le vocabulaire du «Blut und Boden», du sang et du sol, de la «terre qui ne ment pas» - ce pourquoi, d'ailleurs, il haïssait les Tziganes, venus d'Inde du Nord et dès lors sans patrie, presque autant que les Juifs - un peu moins quand même, parce que, selon un thème développé ad nauseam par Drumont, le Tzigane se reconnaît aisément tandis que le Juif, lui, «se fond dans la masse»… Lire la suite.