Tribune
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Publié le 23 Novembre 2016

#Opinion - Dominique Moïsi : "Ce qui s’est passé aux Etats-Unis est encore plus grave pour l’Europe"

Le géopolitologue et conseiller spécial à l’Institut Montaigne participera à 7eme Convention Nationale du Crif, le 4 décembre 2016 à Paris.
Publié dans les Echos le 14 novembre 2016
 
Alors que des premiers noms circulent sur les personnalités qui composeront l'administration de Donald Trump, les inquiétudes ne faiblissent pas sur l'arrivée du président élu controversé à la Maison Blanche. Aux Etats-Unis, où de nombreuses manifestations ont éclaté dans plusieurs grandes villes, mais également en Europe , où les chefs d'Etat et de gouvernement semblent avancer en ordre dispersé et que Barack Obama va tenter de rassurer lors de sa visite diplomatique en Grèce et en Allemagne .
 
« Les dirigeants doivent se ressaisir et prendre la mesure de ce qu'il se passe. Il y a des discours rassurants qui sont profondément faux », selon Dominique Moïsi, géopolitologue et conseiller spécial à l'Institut Montaigne. « Il s'est passé un véritable tsunami politique, c'est une révolution par rapport aux 70 dernières années. Cela veut dire pour l'Europe que nous sommes largement seuls comme les défenseurs du modèle démocratique », poursuit-il.
 
Une donne qui n'a pas échappé à Angela Merkel qui, dans un discours prononcé après la victoire de Trump , a félicité le 45e président élu des Etats-Unis, avec une sérieuse mise en garde  : « L'Allemagne et les Etats-Unis sont liés par des valeurs, la démocratie, la liberté, le respect du droit, de la dignité de l'homme indépendamment de sa couleur de peau, de sa religion, de son sexe, de son orientation sexuelle ou de ses convictions politiques. C'est sur la base de ces valeurs que je propose une coopération étroite au futur président des Etats-Unis, Donald Trump », a prévenu la chancelière allemande.
 
L'arrivée de Donald Trump à la tête des Etats-Unis requiert une réponse européenne, qui dépasse ses divisions, selon Dominique Moïsi : « Cela suppose une Europe beaucoup plus unie, un couple franco-allemand renforcé ». Dans ce contexte, la France pourrait jouer un rôle particulier, selon le géopolitologue  : « L'élection présidentielle de 2017 peut être la première réponse de l'Europe face aux populismes »... Lire l'intégralité.