Tribune
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Publié le 25 Mars 2014

Quand l'obsession conduit à la faute morale

Tribune de Frédéric Haziza, journaliste

@PascalBoniface est tellement obsédé par les Juifs et Israël que dans son dernier livre La France malade du conflit israélo-palestinien, il s'acharne à relativiser le mobile antisémite de Fofana et de son Gang des barbares, les assassins et bourreaux d'Ilan Halimi. "Tout parent, écrit-il, se met à la place des parents du jeune Halimi. Et si c'était arrivé à mon fils ? Sauf que le traitement de l'affaire par les médias a pu également susciter interrogations. Antisémite le mobile : oui et non".

Pour étayer sa thèse, Boniface choisit de mettre sur le même plan, le crime d'Ilan Halimi et un certain nombre de faits divers survenus depuis. Comme le meurtre en février 2006 d'un salarié de Peugeot à Audincourt,  l'enlèvement en mars 2006 de Dominique Marcel à Compiègne, le supplice d'Alexandre (13 ans) tué et démembre à Pau en juin 2011, l'agression digne du film Orange mécanique d'un homme dans l'Isère en mai 2010, le braquage avec le canon d'une arme de poing d'une petite fille de deux ans devant ses parents, des commerçants de la communauté turque de Goussainville pour leur soutirer de l'argent ou encore une série d'agressions visant des membres de la communauté asiatique.

Toute agression de cette nature suscite bien entendu dégoût et compassion.

Mais pourquoi, comme le fait Boniface, utiliser ces faits divers pour tenter de minimiser le caractère antisémite du crime d'Ilan Halimi alors qu'en date du 5 mars 2006, la circonstance aggravante d’antisémitisme a été retenue par les juges d’instruction et que la Justice est passée depuis ?

Pourquoi conclure le chapitre "L'affaire Halimi, antisémitisme et barbarie" par ces mots : "Une grande partie de la communauté juive est convaincue que la dimension antisémite du meurtre d'Ilan Halimi n'a pas été assez évoquée, quand une grande partie de l'opinion pense que cette affaire a été surexposée médiatiquement de par sa dimension antisémite et de nombreux parents se demandent : "En aurait-on parlé si la victime avait été mon fils"?

Parce que tout simplement, de la négation de la Shoah des Faurisson, Garaudy, Dieudonné, Soral et consorts, on est passé aujourd'hui à la négation de l'antisémitisme au sein d'une certaine gauche soi-disant morale dont Boniface est l'un des hérauts.

Boniface est l'un de ces pseudo-experts qui en faisant d'Israël le centre de la planète et en accusant l'État juif de tous les maux du monde a contribué à antagoniser communautés juives et arabe en France. Il est l'un de ces militants obnubilés par le combat antisioniste qui les fait  flirter avec un antisémitisme pernicieux. Il est l'un de ces apprentis sorciers de la haine dont l'obsession juive le conduit à perdre toute mesure en salissant la mémoire d'Ilan Halimi.

C'est tout simplement pervers et abject...

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