Tribune
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Publié le 23 Juillet 2014

Un appel pour Sarcelles, "petite Jérusalem"

Par Sacha Reingewirtz, Président de l’UEJF (Union des Étudiants Juifs de France), publié dans le Huffington Post le 22 juillet 2014

Le 19 juillet 2014, à Sarcelles à l'issue du rassemblement pro-palestinien interdit par la préfecture, cinq cents personnes ont fondu sur le quartier juif, ses commerces, ses habitations et vers la synagogue. Nous étions hier soir à Sarcelles pour apporter notre soutien à la communauté juive dont la synagogue a été assiégée pendant plusieurs heures par des émeutiers antisémites.

Nous y avons vu des jeunes et des adultes prêts à défendre leur synagogue, aux côtés des compagnies de CRS dépêchés en renfort pour repousser des centaines d'antisémites, casseurs, désireux de viser des Juifs et des lieux de vie juive. Dans cette ville surnommée "La Petite Jerusalem" où coexistent de nombreuses communautés, symbole de vivre ensemble, nous avons vu des lieux juifs assiégés, une République en danger.

Nous avons vu des visages remplis d'incompréhension et des regards inquiets. Des jeunes faire bloc devant la synagogue en chantant La Marseillaise et en applaudissant les compagnies de CRS pour les féliciter de leur travail de protection du quartier.

Nous avons vu ces barrages de police, ces camions de SAMU, de pompiers, ces hélicoptères qui survolaient la ville, ces photos de voitures brûlées et de nuages de fumée qui inondaient Twitter.

Nous avons rencontré ces jeunes, ces moins jeunes criant leur désespoir, criant leur inquiétude face à une République qui ne parvient pas à protéger ses citoyens.

Nous avons vu cette scène de guérilla urbaine où des habitants du quartier sortent de chez eux, avec des armes d'infortune pour protéger leur quartier, leur synagogue, leurs restaurants Casher et leurs lieux de vie.

Nous sommes inquiets de voir ces individus qui veulent faire régner un climat de terreur antisémite sous couvert de cause palestinienne qu'ils prétendent défendre.

Nous avons assisté à ce déferlement de haine antisémite, rue des rosiers, boulevard Voltaire, à Barbès, à Sarcelles, à Clichy et à Garges depuis plusieurs jours. Notre sang s'est glacé lorsque des cris de "Mort aux Juifs" ont été proférés dans Paris. Nous ne pouvons tolérer des appels au meurtre, nous ne pouvons tolérer des appels au Djihad, des drapeaux d'Israël brûlés et que soient visés des lieux de culte et des lieux de vie.

Nous constatons depuis plusieurs mois une banalisation des discours racistes et antisémites accompagnés de passages à l'acte de plus en plus violents. Dans la rue et sur les réseaux sociaux, qui sont devenus les nouveaux relais de la haine, l'antisémitisme frappe au cœur les Juifs. Mais l'antisémitisme n'est pas l'affaire des Juifs. La République est en danger.

L'antisémitisme frappe au cœur les citoyens français qui ne peuvent tolérer que les valeurs républicaines d'égalité et de fraternité soient piétinées.

Nous avons l'intime conviction que l'esprit de la République, l'esprit éclairé de notre France, terre d'accueil, n'est pas le visage de haine que nous avons vu hier soir.

Nous voulons aujourd'hui adresser notre soutien à celles et ceux qui se sentent menacés dans leur judaïsme et leur dire qu'ils ne sont pas seuls… Lire la suite.

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