Tribune
|
Publié le 1 Juin 2012

Zead Ramadan : "La rhétorique anti-musulmane aux États-Unis rappelle la rhétorique nazie"

Par MEMRI, dépêche n°339 du 23 mai 2012

 

Ci-dessous quelques extraits d'une entrevue avec Zead Ramadan, président du CAIR-NY, diffusée sur Press TV le 13 mai 2012 :

Zead Ramadan: Je pense que les Etats-Unis et les Américains doivent comprendre que nous avons des éléments extrémistes en Amérique, qui ne sont pas musulmans, et qui croient que l'Amérique devrait être d'une seule couleur, n'avoir qu'un mode de vie, et cela n'a rien à voir avec l'Amérique. L'Amérique a invité des immigrés du monde entier à venir construire le pays, tout au long de son histoire.

 

[...]

 

A chaque fois que vous croyez que l'Amérique, le "pays de la liberté", va évoluer et dépasser son [fanatisme], de nouvelles voix plus intolérantes, plus extrémistes, se font entendre. Il semble qu'elles se réveillent en période électorale, parce que certains pensent qu'ils pourront obtenir l'appui d'importants groupes de fidèles s'ils parlent mal d'autres personnes. La cible la plus facile... la minorité... La cible la plus facile, ce sont les musulmans.

 

Dans l'Allemagne nazie, ils prenaient pour cible la minorité, la minorité juive, et malheureusement, on est passé de ce qui n'était qu'une philosophie, des mots, à l'action. Ce n'est pas ce que nous voulons pour l'Amérique.

 

Je ne pense pas que nous en arriverons là, mais je pense que nous ne devons pas laisser la situation évoluer en ce sens, vu que les commentaires émis à l'encontre des musulmans font très curieusement écho aux commentaires portés contre les juifs par les nazis. Beaucoup disent qu'ils veulent que l'on fasse sortir les musulmans du pays, qu'ils devraient avoir un statut civil différent ; tout cela insulte la Constitution des États-Unis.

 

[...]

 

Ce que nous constatons, c'est que les attaques contre les musulmans sont à nouveau en hausse - vu que nous sommes en période de campagne électorale. A chaque campagne électorale, certains, comme Newt Gingrich, Santorum, et même Mitt Romney, émettent des commentaires très négatifs sur les musulmans. Les gens se disent alors: si un candidat à la présidence peut faire des remarques désobligeantes, et s'il diffuse un discours négatif sur les musulmans... Cela l'enhardira à prendre des mesures négatives contre les musulmans, accroîtra le sentiment de préjudice. Et au lieu de rester dans leurs têtes, [ce sentiment descendra] dans leurs mains. Je pense que c'est très dangereux.

 

[...]