Tribune
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Publié le 27 Février 2012

Israelrein!

Par Marc Knobel

 

Depuis quelques jours, une vraie chasse aux « sorcières » est organisée. Les militants propalestiniens, l’extrême gauche… se déchaînent contre le CRIF, parce que le Conseil avait fait savoir dans un communiqué de presse qu’il avait été  particulièrement heurté qu’à l’Université de Paris 8, des conférences aient pour thème : « L’apartheid, un concept pertinent pour l’analyse de la question palestinienne » et « Le boycott d’Israël, une mise en perspective ». 

Pascal Binczak, le Président de l’Université de Paris 8, dans un remarquable article (1) démonte les mécanismes de cette campagne de propagande anti-israélienne : « Passé sous silence l'emploi abusif du terme "colloque universitaire" sous la bannière duquel se présentait cette manifestation, celle-ci relevant d'avantage d'une action militante où le pluralisme des opinions, le caractère contradictoire des débats, la haute exigence intellectuelle caractérisant le travail universitaire importe moins que la finalité politique.»  De fait, poursuit-il plus loin, « à un exposé objectif de ces faits, les organisateurs ont préféré cette annonce choc (titre d’un article de Médiapart): « le CRIF ordonne la censure, Paris 8 obéit. » Propagande rodée, rappelant la théorie du complot… »

 

Examinons à notre tour ce que sont les méthodes des boycotteurs.

 

Le site Internet BDS France (boycott, désinvestissement, sanctions contre Israël) permet de jauger des méthodes utilisées. Dans la homepage du site du BDS se trouve une entrée intitulée « Produits étiquetés Israël chez Leclerc. »

 

Cinquante-neuf photographies ont été déposées sur ce site Internet.

 

Préalablement, des militants du BDS ont dû arpenter les allées d’un Leclerc, fouillant entre tous les rayons, cherchant la boite, le carton, la bouteille, et photographiant sous toutes les coutures, tous les angles les produits made in Israël.

 

Les photographies sont édifiantes. Prenons l’exemple des lingettes. Pas moins de dix-huit photographies ont été prises et déposées sur ce site : zoom avant, zoom arrière sur les paquets, le numéro de code et d’identification et même l’étalage, tout y passe méticuleusement.

 

Au-delà, les militants du BDS dressent la liste (exhaustive ?) des produits israéliens qui sont vendus dans cette enseigne : les soupes, les produits déshydratés, les plats cuisinés, condiments, olives, poivrons, les conserves, le vin, les appareils d’épilation, les fruits et légumes, les bocaux…

 

Puis, vient une définition de la campagne BDS : « La campagne BDS a été lancée par la société civile palestinienne en 2005, suite à des dizaines d’années de lutte contre Israël et sa politique d’apartheid. Les Palestiniens font appel aux citoyens de conscience du monde… en leur demandant de boycotter tous les produits israéliens, mais aussi de pratiquer un boycott sportif, culturel et universitaire. Ils nous demandent également de faire pression sur les entreprises étrangères… »

 

Pourtant, le boycott contrevient aux dispositions des articles 225-1 et 225-2 du Code Pénal sur la discrimination ainsi qu’aux articles 23 et 24 al.8 de la loi du 29 juillet 1881 sur l’interdiction de la provocation à la discrimination nationale, raciale ou religieuse envers des personnes ou groupes de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou non-appartenance à une race, une ethnie, une religion ou une nation.

 

Concluons par cette remarque : par le passé, il y eut un judenrein. Il y a maintenant un israelrein!

 

Note :

 

1) Pascal Binczak, « Indigne boycottage universitaire israéliens. Non à la tenue d’une telle réunion à Paris 8 ! » (Le Monde, samedi 25 février 2012, p. 15).

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