Tribune
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Publié le 19 Avril 2013

Turquie : en dépit des menaces, la communauté juive a célébré Yom Haatsmaout

 

Par Mylène Sebbah

 

Dans la synagogue Etz Hachaim, située au bord de la rivière Ortaköy à Istanbul, lundi 15 avril 2013, le Hazan a élevé la voix pour chanter une prière pour les soldats tombés en Israël. Les fidèles, protégés par des agents de sécurité, retranchés du quartier commerçant environnant derrière de lourdes portes blindées, répondent "Amen". Dans la synagogue Neve Shalom aussi, la plus grande synagogue de la ville, a été célébré un office à la mémoire des héros d'Israël. 

 

L'état de tension qui règne entre Ankara et Jérusalem – même s’il est censé s'apaiser -, n'a pas empêché la communauté juive d'Istanbul qui représente à elle seule la quasi-totalité des Juifs turcs, de marquer avec ferveur le jour du Souvenir et le jour de l'Indépendance d'Israël. Ils nient du reste craindre pour leur sécurité et répètent à l'envi que "les Juifs de Turquie se sentent bien".

 

L'un d'entre eux s'agace même : "En Israël, on parle toujours des problèmes avec la Turquie, mais il n'y pas de problème ! Nous nous sentons libres ici". Mais s'il veut bien être interrogé, il préfère garder l'anonymat comme les autres fidèles.

 

Quant au point de contrôle de sécurité et au vigile de garde à l'extérieur, "c'est en rapport avec ce qui s'est passé il y a quelques années", explique-t-il en se référant aux attentats de 2003.

Vingt-sept personnes avaient alors péri dans deux attentats au camion piégé contre les synagogues Beth Israël et Neve Shalom.

Et il prend soin d'affirmer : "Nous sommes tous des Juifs sionistes et turcs et nous aimons beaucoup Israël."

 

Victor, un autre fidèle, fait remarquer que la seule fois où il a eu à faire face à l'antisémitisme, c'était lorsqu'il était en visite à Houston, au Texas. "Nous, nous n'avons pas de problème avec nos voisins musulmans", affirme-t-il.

 

Les Juifs turcs, dont visiblement le sionisme est un élément important de l'identité juive locale, ont exprimé leur joie après les excuses formulées par le Premier ministre, Benyamin Netanyahou, au Premier ministre turc concernant la mort des neuf ressortissants turcs à bord du Maavi Marmara en mai 2010.

 

"L'État d'Israël c'est Eretz Israël, explique Victor, et si l'État et la terre sont combinés avec l'esprit, cela donne le triptyque indissociable "peuple d'Israël, terre d'Israël et Torah d'Israël".

 

Le consul d'Israël, Moshe Kimchi, présent aux commémorations de la communauté juive, note que "bien que les relations politiques entre la Turquie et Israël ne soient pas revenues au beau fixe, le nombre de vols entre les deux pays a augmenté".

Et il qualifie de positives les relations qui règnent entre le consulat d'Israël, les autorités locales turques et la communauté juive.

 

Dans son discours à la communauté, Moshe Kimchi a souligné "le prix payé par Israël pour parvenir à l'indépendance" et il y a associé "les fils des familles juives turques tombés dans l'armée israélienne de même que les victimes attentats terroristes de 2003".

Les autorités turques ont révélé la semaine dernière que la synagogue Neve Shalom était la cible d'un projet d'attentat à la bombe fomenté par des militants d'Al-Qaïda.

(avec TofIsrael)

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