Bruno Benjamin

Président du Crif Marseille Provence

Blog du Crif - L’antisémitisme selon l’IHRA

02 November 2021 | 175 vue(s)
Catégorie(s) :
France

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Actualité

Découvrez mon discours prononcé lors de la plénière de clôture de la 11ème Convention nationale du Crif, le 14 novembre 2021, en présence du Premier ministre Jean Castex.

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Antisémitisme

Billet d'humeur par Marc Knobel

Pour la énième fois l'ONU s'apprête à voter le financement d'une liste noire d'entreprises internationales opérant dans les territoires contestés.

Seront ainsi montrées du doigt les sociétés se trouvant à Jerusalem, sur les hauteurs du Golan et en Judée -Samarie.

" Le guide du parfait boycotteur antisémite" sera ainsi financé par l'ONU.

Un pas de plus sera franchi !

 

En 2005, le fait religieux envahissait peu à peu et dans la confrontation, les cours de récréation. L’agitation religieuse commençait à provoquer des dégâts dont nous payons le prix lourd aujourd’hui.

FOR JERUSALEM NO VOICE MUST MISS
FOR JERUSALEM NONE OF US CAN REMAIN SILENT

POUR JERUSALEM PAS UNE VOIX NE DOIT MANQUER
POUR JERUSALEM AUCUN D’ENTRE NOUS NE PEUT SE TAIRE
 

 

Cette période de fêtes juives en France, rime aujourd'hui avec contrôles de sécurtié et détecteurs de métaux

Je suis intervenu aux deux conférences internationales sur l’antisémitisme organisées la semaine dernière à Paris.

Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang.

Mensonges, haine et illégalité.

La fête de l’Humanité, où artistes, politiques et public se pressent, a accueilli une fois de plus un stand appelant à la haine d’Israël.

Dimanche 11 septembre 2016, j'étais l'invité de l'émission "30 minutes pour convaincre".

Dans la newsletter du CRIF du 5 septembre 2016, nous reproduisions une information  faisant état de la publication d’un rapport, publié le 1er septembre 2016 et préparé par l'Association Voices for Human Rights et l'Institut Touro (Touro Institute on Human Rights and the Holocaust).

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

J'ai recueilli pour la newsletter du Crif les réponses aux questions posées à cet homme qui, pris dans le tourment de l’histoire-celle avec sa grande hache dont parlait Perec- est resté libre jusqu’au bout des ongles

Retour sur le déchaînement de haines antisémites qui s’est produit l’été 2014, en France.

I was interviewed in English and French, on EJP , Tuesday, May 31, 2016.

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Opinion

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Permanence des clichés. La perfidie dissimulée derrière un rideau de mots malveillants. Le Juif est ceci, il est cela…Stéréotypes et traits de caractère péjoratifs. Usés jusqu’à la corde mais toujours vivaces. Comme le disait naguère Théodore Adorno, sociologue de la culture, « l’antisémitisme, c’est la rumeur qui court à propos des Juifs. » Depuis des siècles, la bête immonde répand la haine de son haleine fétide.

Les Juifs de France, qui représentent moins de 1% de la population, sont régulièrement victimes chaque année, d’environ 50% de tous les actes racistes recensés par le ministère de l’Intérieur. Et ça continue. L’actualité l’atteste par le nombre de faits qui défraient régulièrement la chronique. Un antisémitisme du quotidien.

Selon une étude récente de l’Ifop, 7 français juifs sur 10 disent avoir été victimes d’un acte antisémite. Près des deux-tiers (64%) déclarent avoir subi une agression verbale au moins - moqueries ou injures -, et près d’un quart (23%) une agression physique dans la rue. Pour y échapper, beaucoup de juifs adoptent une stratégie d’invisibilité en évitant certaines rues ou quartiers, 37% renonçant à afficher des symboles d’appartenance religieuse et 33% aux signes vestimentaires tels la kippa. Bref, la vie sous tension permanente.

Pour combattre cette injustice, il fallait offrir à l’ensemble de la collectivité humaine une information rigoureuse et solide, qui en appelât à la culture autant qu’au bon sens. Sous l’égide de l’Alliance internationale pour la mémoire de la Shoah (IHRA en anglais), des gouvernements et des experts se rassemblèrent dans le but de renforcer et de promouvoir l’éducation, le travail de mémoire et la recherche sur l’Holocauste pour mettre en œuvre les engagements de la déclaration de Stockholm de 2000.

Le texte officiel qui en émana approuva la définition de l’antisémitisme adoptée le 26 mai 2016 par 31 Etats membres de l’IHRA, qui en compte aujourd’hui 33, dont la France. « L’antisémitisme est une certaine perception des Juifs qui peut se manifester par une haine à leur égard. Les manifestations rhétoriques et physiques de l’antisémitisme visent des individus juifs ou non/et ou leurs biens, des institutions communautaires et des lieux de culte. »

Mais comment mener une action efficace, qui s’attaque à toutes les formes d’antisémitisme ? En appliquant tout simplement la définition de l’IHRA. Celle-ci devrait être reconnue par tous les responsables, policiers, magistrats, enseignants et éducateurs. Et au-delà, par la société tout entière. Or, ce n’est pas tout à fait le cas. Dans certains milieux islamo-gauchistes, cette définition menacerait la liberté d’expression. À en croire ces détracteurs, impossible de critiquer la politique du gouvernement israélien. Argument fallacieux, de pure propagande. Le texte de l’IHRA est clair à ce sujet : « critiquer Israël comme on critiquerait tout autre Etat ne peut pas être considéré comme de l’antisémitisme ». La définition de l’IHRA interdirait aussi les critiques sur l’existence d’Israël. Mais qui s’oppose à la survie de cet État, sinon eux ? Et s’opposer, n’est-ce pas souhaiter sa disparition ?

Haine et rancoeurs recuites

Ce n’est pas tout. Ces détracteurs jugent la définition incomplète - ou pour le moins déséquilibrée - au prétexte que rien n’est mentionné pour les Palestiniens. Le 2 décembre 2019, à la veille du vote par le Parlement de cette définition de l’IHRA pour lutter contre l’antisémitisme, François Khalifat, président national du Crif, écrivait dans le Figaro ces lignes pleines de bon sens : « Pourquoi mélanger la lutte contre une haine visant des Français en France avec la résolution d’un conflit à l’étranger ? S’agirait-il d’indexer la lutte contre l’antisémitisme en France à la situation des Palestiniens ? Ce serait aussi communautariste… parce que cela concernerait uniquement les Français juifs. Racisme, antisémitisme, xénophobie, homophobie, haine des musulmans… Toutes les haines sont des maladies et aucune n’est plus grave que les autres. Mais on ne soigne pas toutes les maladies avec un seul et même traitement. Il est grand temps d’essayer des traitements plus ciblés. La définition de l’IHRA permettra de traiter l’antisémitisme sous toutes ses formes.»

On ne dira jamais assez que l’antisémitisme s’exprime à l’oral, à l’écrit, de façon graphique ou par des actions, soit contre les Français juifs, soit à travers la détestation d’Israël. Aveuglés par leur haine, des judéophobes confits dans des rancœurs recuites prétendent que l’existence d’Israël est le fruit d’une entreprise raciste. Et, preuve de leur ignorance totale de l’Histoire, ils reprochent au peuple juif ou à l’Etat d’Israël d’avoir inventé ou d’exagérer l’Holocauste !  Si le ridicule tuait…

Combien de fois avons-nous relevé, au Crif Marseille Provence, le caractère diabolisant de cette production d’affirmations mensongères ? Que de fantasmes, par exemple, sur le pouvoir des Juifs qui contrôlent les banques, l’économie, les médias, que sais-je encore !  « L’antisémitisme consiste souvent à accuser les Juifs de conspirer contre l’humanité et, ce faisant, à les tenir responsables de tous les problèmes du monde », lit-on dans le document très éclairant de l’IHRA. C’est le rite du bouc-émissaire, qui permet d’orienter vers la même cible des points de vue convergents. Un livre épais ne suffirait pas  à la recension de tous ces mythes véhiculés notamment sur la Toile.
Pour autant, et c’est heureux, l’Assemblée nationale et le Sénat ont adopté la définition de l’IHRA. Un geste symbolique fort. Pour paraphraser le propos d’un responsable politique, « c’est en disant les choses que nous ferons reculer la haine. »

Bruno Benjamin

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