Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Blog du Crif - Covid et biais cognitifs chez les antivax

25 November 2021 | 84 vue(s)
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Actualité

Dimanche 11 septembre 2016, j'étais l'invité de l'émission "30 minutes pour convaincre".

Le racisme qui frappe la communauté asiatique est insupportable.
 

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

Le Times of Israel a repris ma critique de la comparaison musulmans de France - juifs pendant la Shoah.

Je fais suite aux propos de Jean Luc Melenchon travestissant l'Histoire de France.

Aux côtés de Bruno Valentin, prêtre du diocèse de Versailles et Ahmet Ogras, vice-président du CFCM sur le plateau de BFM TV, j'ai réaffirmé mon sentiment d'horreur face à cet acte barbare qui s'est passé ce matin.

 

Il est peut être temps de poser à ceux qui relaient les théories du complot - en particulier sur les réseaux sociaux - des questions déstabilisantes.

Dans une interview donné à Patrick Perotto de L'Est Républicain, je suis revenu sur l’un des défis des années à venir : combattre les idées de haine qui se répandent sur internet

I was interviewed in English and French, on EJP , Tuesday, May 31, 2016.

J'ai été interviewé, en anglais et en français, sur EJP, mardi 31 mai 2016.

Suite à mon élection à la Présidence du Crif, j'ai répondu aux questions de Paul Amar, sur tous les sujets de préoccupations des Juifs de France.

Prix Nobel de littérature en 2002, l'écrivain hongrois Imre Kertèsz est mort à Budapest le 31 mars 2016. Son dernier livre, "L'ultime auberge" a reçu, le 22 mai 2016, le Prix Spécial du Jury 2016 du Salon du Livre de la Licra-Paris

Voici le discours que j'ai prononcé après le vote de l'assemblée générale du Crif.

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Lors du 9ème Salon du Livre de la Licra, deux écrivains ont reçu un prix

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Opinion

Par Chloé Blum

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Techouva, de Frédéric Lauze.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Dina Porat, Le Juif qui savait Wilno-Jérusalem : la figure légendaire d’Abba Kovner, 1918-1987.

"On s'est dit au-revoir. C'était un au-revoir mais qu'y avait-il derrière cet au-revoir ?"

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Les protestataires à l’obligation vaccinale établie par l’Autriche déclarent qu’ils se sentent en dictature et que jamais ils n’accepteront de se faire vacciner. Ce faisant, ils vont transmettre le virus, et peut-être la mort, plus souvent qu’un vacciné. Revendiquer la liberté de tuer relève d’un sacré biais cognitif…

Dans un pays voisin du nôtre, un pasteur fondamentaliste a interdit à sa famille de se faire vacciner. Ils ont attrapé le Covid. Sa mère vient de quitter l’hôpital, sa soeur y a perdu quinze kilos, son frère une bonne partie de ses muscles et son père est en réanimation lourde  avec un  très mauvais pronostic. Le fils n’a pas modifié son opinion d’un iota, la vaccination est dangereuse plus que le virus…

Les antivax ne sont pas nés avec le Covid. En 1998, un article avait relié l’autisme à un vaccin contre la rougeole. Les résultats étaient faux et l’étude a été supprimée. Mais la suspicion était installée, des vaccinations ont été refusées… et des enfants sont morts de  rougeole.

Les chiffres sont clairs : 80 millions de doses en France pour le Pfizer et deux complications à retenir, en général transitoires: les myocardites et les paralysies faciales: 2 cas sur 100 000 vaccinations. Si on les compare à la seule mortalité du Covid (1,5% en France), on est dans un rapport de 1 à 700…

Mais il y a deux biais cognitifs : d’une part nous attachons plus d’importance à un événement survenu à la suite d’une action (vaccination), que d’une omission (absence de vaccination); d’autre part notre cerveau n’est pas calibré pour comparer de telles disproportions, et un cas de complication anecdotique  impressionnera plus qu’un pourcentage sur les morts évitées.

Les antivax disent que le vaccin est inutile puisque il n’empêche pas d’attraper la maladie.

On doit aux Israéliens la découverte que les anticorps diminuent en quelques mois, surtout chez les personnes âgées.Mais ce qui est vrai du vaccin l’est encore plus  de la maladie: on peut être deux  fois victime du Covid.

Surtout, le risque de  forme grave est considérablement réduit quand on a été vacciné.

Faux, nous dit-on, car il y a beaucoup de personnes vaccinées dans les réanimations. C’est normal. Si 90% des gens sont vaccinés, ce qui est le cas des adultes en France, et si leur risque individuel de forme grave est dix fois moins important que celui des non vaccinés, on  trouvera en réanimation autant de vaccinés que de non vaccinés. Cela s’appelle le paradoxe statistique de Simpson, qui exige qu’on analyse avec esprit critique toute étude rétrospective. 

L’argument clef des antivax est qu’on ne connait pas les effets à long terme du vaccin. S’il avait fallu les attendre, nous serions encore en proie à la variole, la rage, la diphtérie et la poliomyélite. Les vaccins ARN, bien étudiés depuis 10 ans, semblent inoffensifs et n’impactent en rien le génome du receveur. Les stupidités écrites à ce sujet sont effarantes. 

D’ailleurs connaissons-nous les effets à long terme de la maladie? Un Covid bénin peut être suivi d’un Covid long. La grippe de 1918 a été suivie  d’encéphalites et de syndromes parkinsoniens et le virus de la varicelle peut se réactiver sous forme de zona.

Ne pas se vacciner, c’est tomber dans le biais qui consiste à choisir contre le risque plus visible de l’action, celui plus dangereux de l’inaction.

La majorité des antivax restent accessibles à cette argumentation et se résigneront si on exerce une pression légale ou sociale.

Mais une minorité ne le sont pas.

Il y a ceux dont le refus relève d’une peur archaïque de modifier leur organisme.

Beaucoup plus souvent, c’est parce qu’ils ont une vision biaisée de la causalité, l’idée qu’il n’y a pas de hasard, que tout événement a une cause déterminée, unique et permanente. Parfois, ils refuseront par orgueil hyperrationel de suivre cette parole officielle qu’acceptent les moutons de Panurge que nous sommes. Mais ceux, les plus fréquents, qui n’ont pas suffisamment confiance dans leurs propres qualités intellectuelles, se mettront paradoxalement au service du gourou, du mythomane, de celui qui prétend qu’il sait et qui parle avec assurance.

Pour quelques uns, ils feront de la maladie une punition divine.

Pour certains enfin, c’est une causalité démoniaque. Il y a derrière la surface des événements des responsables maléfiques. Ils veulent détruire la population, gagner de l’argent sur la maladie des autres ou asseoir leur domination.

Bien entendu, le Juif n’est jamais loin dans ces élucubrations trop bien connues…