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Publié le 27 Janvier 2011

Catherine Peyge, maire de Bobigny : «Faire de ce site un lieu de recueillement et de réflexion active pour refuser tous les discours de haine que l’on peut entendre dans notre présent»

En tant que maire de la ville de Bobigny, vous avez Madame Catherine Peyge signé un protocole, mardi 25 janvier 2011 avec la SNCF en vue de la réhabilitation du site de départ des convois de déportés du camp de Drancy. Dans quel but ?




En tant que maire de Bobigny je suis fière de la signature du protocole de partenariat avec la SNCF concernant l’avenir du site de l’ancienne gare de déportation. Cette signature couronne en effet une très longue bataille de la ville de Bobigny pour sauver et redonner dignité à ce lieu si lourdement symbolique. Elle marque en même temps une nouvelle étape pour faire en sorte qu’avec l’aide et les moyens de la SNCF, ce lieu de mémoire tragique devienne un site remarquable.



Il est difficile d’imaginer ce qu’était ce lieu dans les années 1980. Alors occupé par un ferrailleur son état d’abandon était tel qu’il avait été envisagé de raser le bâtiment de la gare. C’est grâce à l’insistance répétée de Georges Valbon, puis à celle de Bernard Birsinger, son successeur, que le site doit d’être classé monument historique en 2005. Pendant toutes ces années les municipalités successives de Bobigny ont fait vivre le souvenir et l’histoire de ce lieu en organisant des commémorations avec les associations comme le Convoi 73 et l’Association Fonds de Mémoire de la Shoah, et l’Association Fonds de Mémoire d’Auschwitz. Nous avons également investi beaucoup d’efforts, à la mesure de nos moyens, pour restaurer la zone « voyageurs » obligeamment cédée pour l’euro symbolique par la SNCF en mars 2005, et créer une mission spécifique confiée à un haut cadre de la ville pour penser et développer l’avenir de ce site. Parallèlement nous avons constitué dans notre bibliothèque municipale un fonds dédié à la Shoah reconnu pour sa diversité, son sérieux et son ampleur.



Voilà l’héritage dans lequel je m’inscris pleinement.



Mes prédécesseurs et moi avons été guidés par une même volonté : recueillir la mémoire, l’histoire , le devoir de piété qui doit être rendu aux 22407 personnes internées à Drancy car considérées comme juives par l’Allemagne nazie et qui sont parties de cette gare pour le camp d’extermination. Notre but est de faire de ce site un lieu de recueillement mais aussi de réflexion active et vivante qui tienne compte du passé pour refuser tous les discours de haine que l’on peut entendre dans notre présent. Un lieu qui œuvre à la paix et à l’entente entre les peuples.



C’est là l’idéal qui m’anime.



Photo : D.R.