Rachida Dati : «J’aime Israël et les Israéliens»

Réponse: J’ai eu des entretiens très intéressants avec mon homologue Ali Khashan, mais aussi avec le ministre de l’Intérieur et le Chief Justice. Avec le ministre de la Justice Palestinien, nous avons signé un accord sur la coopération judiciaire entre la France et l’Autorité Palestinienne afin d’aider les Palestiniens à la construction d’une Justice moderne. Cet accord vise notamment à la création d’une Cour constitutionnelle, à la formation du personnel judiciaire, au respect d’une meilleure séparation des pouvoirs et à la réforme de la justice pénale.

Aux jeunes Palestiniens du camp de réfugiés d’Al-Amari, j’ai demandé de ne pas perdre espoir, de prendre leur destin en main et d’être libre et responsable. Je leur ai aussi dit qu’il fallait qu’ils renoncent solennellement à la violence, au terrorisme et au fanatisme.

Si j’ai tenu à me rendre à Ramallah, c’est pour réaffirmer les liens très forts qui unissent la France avec le peuple Palestinien. Nicolas Sarkozy l’a déclaré à plusieurs reprises, l’objectif de la France est simple: aider le peuple palestinien à construire un Etat de droit, aux côtés de l’Etat d’Israël. Un Etat de droit, c’est un Etat souverain, indépendant, libre, démocratique, viable, moderne, fondé sur le respect de la loi et une Justice indépendante. Cela implique bien entendu la reconnaissance par les Palestiniens de l’Etat d’Israël ainsi que la renonciation à la violence et au terrorisme.

Je crois à la paix, c’est ce que j’ai réaffirmé aux membres des ONG et notamment aux femmes. Je crois sincèrement que cette paix passe par les hommes et les femmes de bonne volonté qui luttent au quotidien contre les injustices. C’est la Justice qui favorisera la naissance de cet Etat palestinien que le peuple palestinien attend depuis longtemps.

Réponse: Au mémorial du Yad Vashem, je n’ai pratiquement pas parlé. Ce lieu de mémoire se passe de commentaires : des objets, des images, des photos, des visages qui parlent d’eux-mêmes. Sur le livre d’or, j’ai notamment écrit qu’aucun mot, qu’aucune langue ne peut exprimer cette barbarie absolue. Du Yad Vashem, je suis allé directement rencontrer le Président Shimon Pères, symbole de l’espoir d’Israël, de son histoire, de sa démocratie et de son identité. Nous avons beaucoup parlé, beaucoup échangé. J’admire cet homme de paix et notre entretien, comme ceux que nous avions pu avoir par le passé, était très franc et chaleureux.

J’ai par ailleurs rencontré mon homologue de la Justice, Daniel Friedman. Nous avons décidé d’accroître la coopération notamment pour l’exécution des décisions judiciaires. Il y a parfois des difficultés et nous souhaitons les surmonter ; c’est aussi l’intérêt d’un voyage comme celui que je viens d’effectuer. Avec Dorit Benish, la Présidente de la Cour Suprême, j’ai vu à quel point le système judiciaire israélien est remarquable, rigoureux et totalement indépendant.

La relation entre la France et Israël est historique, profonde et passionnée. Elle s’inscrit dans une longue tradition d’amitié. La France a toujours été au premier rang pour défendre le droit d’Israël à exister. L’existence d’Israël n’est pas négociable, sa sécurité n’est pas discutable.

Si j’ai tenu à venir en Israël, ce n’est pas anodin : c’est une volonté très forte et assumée de ma part. J’aime Israël et les israéliens. Je partage beaucoup avec le peuple juif. C’est aussi pour cela que j’ai demandé à mon ami Richard Prasquier, président du CRIF, de m’accompagner lors de cette visite en Israël.

Réponse: Israéliens et Palestiniens sont voisins et se connaissent parfaitement. Ce qui rassemble les peuples d’Israël et de Palestine est infiniment plus grand que ce qui les sépare. La France, depuis l’élection de Nicolas Sarkozy, n’a pas deux langages : un langage pour la Knesset et un autre à Ramallah. Elle n’a qu’un seul langage, celui de la raison et de la paix. La France est aux côtés de ceux qui veulent construire la paix. Il y a eu trop de douleur. Il y a eu trop de malheur pour que la tragédie continue.

Dans ce pays d’Israël, berceau des religions, on pense d’abord à toute la souffrance qu’à endurer le peuple juif pour en arriver là. On pense aussi à la foi. Cette foi, c’est d’abord la communion et le partage. C’est aussi celle qui donne la force de surmonter les différences, les obstacles et les divisions pour parvenir à un avenir meilleur pour tous. Et en ces périodes de fêtes pour la communauté juive, je vous souhaite à tous et à toutes beaucoup de joie, beaucoup de bonheur, de santé et de paix. Cette paix qui est si attendue dans cette région du monde, nous avons tous la responsabilité de la construire ensemble.



Photos: Alain GUIZARD, ANGELI