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Publié le 5 Février 2020

Commissions du Crif - La Commission d'études politiques a reçu Salomon (Shlomo) Malka

La commission d'études politiques, présidée par Raoul Ghozlan, a reçu Salomon Malka, journaliste et écrivain.

Salomon Malka est journaliste, écrivain, diplômé de Sciences-Po, auteur d’un dictionnaire sur « Charles Péguy » (Albin-Michel) et d'un ouvrage « Dieu la République et Macron » (Cerf). Enfin il a été directeur de RCJ et de l’Arche.

Le livre qu’il a présenté devant les membres de la Commission d’Etudes Politiques du Crif est une enquête qui voudrait faire le point sur la laïcité, la loi de 1905, la représentation de l’islam, la loi bioéthique…

Autant de sujets cruciaux qui sont sur la table, sur lesquels le Président Macron doit prendre des décisions qu’il a annoncées. On a eu des esquisses pendant la campagne, dans de grands discours adressés aux uns et aux autres, mais on ne voit rien venir. L’orateur a développé les raisons qui expliquent ce retard :

1. La première tient à la représentation de l’Islam qui demeure un des problèmes fondamentaux. Catholicisme, protestantisme, judaïsme ont une présence ancienne sur le sol français. Ils disposent d’institutions représentatives. L’islam ne dispose pas d’institutions admises et qui « tiennent la route ». Selon Salomon Malka, le CFCM mis en place par Nicolas Sarkozy a parfois du mal à exister. Faut-il que l’Etat donne un coup de pouce aux musulmans pour mettre en place une instance représentative au risque de porter atteinte au principe de laïcité ? C’est la question qui se pose aujourd’hui.

2. On observe un durcissement de l’opinion française face à toutes les manifestations ostentatoires, en particulier celles qui concernent l’islam. Les récents sondages (l’IFOP pour le JDD) sont très clairs. Une large majorité de personnes interrogées estime que la laïcité est en danger en France. Jérôme Fourquet fait remarquer que nombre de juifs quittent l’enseignement public pour des établissements confessionnels, y compris des écoles catholiques. Le phénomène est particulièrement visible en Seine Saint-Denis où il n’y a plus un seul juif scolarisé dans le public. Il révèle aussi qu’une partie significative d’établissements scolaires sont régulièrement l’objet d’atteintes à la laïcité.

3. Le durcissement de l’islam apparaît notamment dans le livre de Bernard Rougier, « Les territoires conquis de l’islamisme ». Ce livre a un avantage, celui d’analyser l’islam tel qu’on le voit à travers le contenu des livres confessionnels. Le livre de François Pupponi, « Les émirats de la « République » fait un diagnostic similaire et pose de nouvelles questions : Irruption d’un islam politique en banlieue, instrumentalisation, nécessité et urgence de prendre des décisions…

La discussion a aussi porté sur ces atteintes à la laïcité qui se multiplient en France, sur les difficultés de représentation de l’Islam, sur l’attachement profond du judaïsme à ce qui est considéré comme un acquis précieux, et sur l’attente d’une parole forte dans ce domaine. 

Raoul Ghozlan, Président de la Commission d'études politiques