Organisé par le Mémorial de la Shoah à Paris, en lien avec de principaux centres de recherches et institutions belges, ce cycle réunit chercheurs, réalisateurs, témoins, responsables de musées et lieux de mémoire. Il abordera les divers aspects de la persécution et du sauvetage des Juifs en Belgique : l’organisation des persécutions et de la déportation, les attitudes des autorités belges face à la législation antijuive de l’occupant, le rôle de l’Association des Juifs de Belgique, les nombreux actes de la Résistance et de la population, des institutions religieuses, et des particuliers pour sauver des Juifs...
Ce cycle est l’occasion de rendre hommage à l’un des fondateurs des travaux sur la Shoah en Belgique, Maxime Steinberg, récemment disparu. Sous le haut patronage de l’Ambassade de Belgique en France
Mercredi 9 mars 2011
19 h
projection
« Comme si c’était hier »
de Myriam Abramowicz
et Esther Hoffenberg
(Belgique, documentaire, 1980, 86 min, Ping-Pong Production)
La résistance belge sauva plus de 4 000 enfants juifs
pendant l’occupation nazie. Le film retrace la solidarité
qui s’est développée dans la population belge à travers
les témoignages de ceux qui ont caché, placé ou aidé
les enfants pourchassés. Témoignages aussi de ceux
qui étaient ces enfants et qui aujourd’hui racontent.
En présence de Esther Hoffenberg et Myriam Abramowicz
réalisatrices, Andrée Herscovici-Geulen, Juste parmi
les Nations, Fany Filiosof, témoin et Jerry Rubin, témoin,
président de l’association L’Enfant caché.
Animée par Philippe Boukara, historien,
formateur au Mémorial de la Shoah.
jeudi 10 mars 2011
18 h 30
projection
« Un simple maillon »
de Frédéric Dumont, Bernard Balteau
(Belgique, documentaire, 2003, 52 min,
Les Films de la Mémoire / Willy Perelsztejn,
avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah)
Andrée Herscovici-Geulen s’est illustrée pendant
la guerre 1940-1945 en contribuant à sauver des enfants
juifs. Au fil de ses souvenirs, elle raconte les principes
et les modalités de son action. Ce documentaire retrace
aussi l’histoire des femmes du « Comité de défense
des Juifs » et la manière dont elles se sont organisées
en Belgique occupée pour sauver des enfants.
19 h 30
« Les enfants sans ombre »
de Bernard Balteau sur une idée originale
de Shaul et Dalia Harel
(Belgique, documentaire, 2009, 66 min, DERIVES/ RTBF,
avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah)
Le parcours du professeur Shaul Harel, alias
Charlie Hilsberg, caché à quatre ans à la fin de 1942,
aujourd’hui éminent neuropédiatre à Tel-Aviv.
Comment a-t-il survécu durant la Shoah ? Comment
s’est-il construit ? Une histoire de résilience, en écho
à celle de milliers d’autres. Une histoire qu’il raconte
enfin, à ses propres enfants, petits-enfants
et à nous les spectateurs.
En présence de Andrée Herscovici-Geulen,
Juste parmi les Nations, Bernard Balteau,
réalisateur, Boris Cyrulnik, neuropsychiatre, directeur
de recherche à l’université de Toulon ; et les protagonistes
du film : Shaul et Dalia Harel, Robert Fuks, Siegi Hirsch.
Animée par Thierry Rozenblum, chercheur,
Association La mémoire de Dannes-Camiers.
Dimanche 13 mars 2011
14 h 30
Rencontre
Liège – Une cité si ardente…
Les Juifs de Liège sous l’Occupation
(1940-1944)
de Thierry Rozenblum
(éd. Luc Pire, 2010)
Liège, « grande citadelle » de la résistance en Belgique ?
Dix années de recherche permettent aujourd’hui de
rétablir une réalité historique plus complexe : certains
récits démontrent la part prise dans la persécution
et la déportation des Juifs par l’administration
de la « Cité ardente », son bourgmestre et certains
de ses citoyens. Ce livre rappelle les actes d’héroïsme
dus à des citoyens ordinaires, à des réseaux organisés,
grâce auxquels 81 % des enfants juifs doivent leur salut.
suivie de
Projection
« L’Ombre de leurs ombres »
d’Agnès Lejeune et Eric Monami
(Belgique, documentaire, 2002, 66 min, RTBF1)
Préoccupé par la disparition des siens, ainsi que par
l’impossibilité de reconstituer les traces de sa famille
fracturée par la guerre, Thierry Rozenblum commence
à solliciter l’administration et les archives locales. Peu
à peu, archive après archive, il va finir par découvrir
des archives inédites qui permettent de mieux comprendre
les mécanismes du piège qui s’est refermé sur les Juifs
de Belgique durant les deux années cruciales 1940-1942
qui ont précédé la déportation.
En présence de Thierry Rozenblum, Hassan Bousetta,
sénateur, conseiller communal à Liège, Danielle Delmaire,
historienne, professeur émérite à l’université Charles
de Gaulle-Lille III, Joël Kotek, professeur à l’Université libre
de Bruxelles et à Science-Po, Paris, Agnès Lejeune,
réalisatrice de la RTBF et Luc Pire, éditeur.
Animée par Georges Bensoussan,
historien, rédacteur en chef de la Revue d’histoire de la Shoah.
En partenariat avec les éditions Luc Pire.
17 h
Témoignages
Itinéraires croisés : Simon Gronowski,
Sophie Kornowski-Weinblum,
Nathan Ramet
Simon Gronowski
Arrêté le 17 mars 1943 avec sa mère et sa soeur, Simon
est déporté le 19 avril dans le 20e convoi. Il parvient
à sauter du train. Après la guerre, Simon se retrouve seul
au monde. Tournant le dos au passé, il devient docteur
en droit de l’université de Bruxelles, avocat depuis 1954,
pianiste de jazz…
Sophie Kornowski-Weinblum
Sophie Kornowski et sa mère, Rywka Grynszpan,
sont cachées depuis l’été 1942 dans divers refuges.
En 1943, elles sont arrêtées et conduites à la Citadelle
de Liège avant leur transfert à la caserne Dossin
à Malines. Dans la nuit du 31 mars 1943 a lieu
une action exceptionnelle : neuf détenus juifs
parviennent à s’en évader.
Nathan Ramet
Né à Varsovie, Nathan étudie à Anvers. Bientôt,
il doit quitter l’école et porter l’étoile. Déporté à Malines
avec son père, puis vers les camps en Pologne, il est
interné dans divers camps de Haute-Silésie. Envoyé
pour participer au déblaiement du ghetto de Varsovie,
il est emmené dans les marches de la mort
et est finalement libéré par les Américains.
En présence des témoins.
Animés par Thierry Rozenblum, chercheur,
Association La mémoire de Dannes-Camiers.
Mardi 15 mars 2011
19 h
Rencontre
« Les cicatrices rouges 14-18 »
France et Belgique occupées
d’Annette Becker
(éd. Fayard, 2010)
Pendant la Première Guerre mondiale, des millions
de civils occupés ont vécu une outre-guerre largement
disparue des mémoires et de l’historiographie.
Et pourtant, les formes d’exactions, de privations,
de déportations, de travail forcé sont des figures
annonciatrices des violences du siècle. Certains,
dont Raphaël Lemkin inventant le mot génocide
en avaient eu l’intuition.
20 h
Projection
« À mon père résistant 2 :Ignace Lapiower, partisan armé »
d’André Dartevelle
(Belgique, 1995, 65 min, Derives/WIP/ RTBF Bruxelles)
Ignace est un jeune immigré juif d’origine polonaise,
arrivé en Belgique à la veille du conflit. Il est apprenti
tailleur en 1940. À 18 ans, il s’engage dans les Partisans
Armés pour échapper à la déportation. Il aura la chance
de n’être ni arrêté ni déporté. Pendant 2 ans, Ignace
se fait «tueur» et exécute des collaborateurs pro-nazis.
Après le conflit, il fait une carrière en dents de scie dans
la couture et la confection. La grande page de sa vie
reste ses années de lutte à outrance contre les nazis.
En présence d’André Dartevelle, réalisateur et José Gotovitch,
historien, professeur à l’Université libre de Bruxelles.
Animée par Henry Rousso, historien,
directeur de recherche au CNRS.
Mercredi 16 mars 2011
19 h
Rencontre
Lieux de mémoires
et état de lieux des archives
Conceptualiser un nouveau
Musée de l’Holocauste à Malines
par Herman Van Goethem, historien, commissaire
du nouveau musée de Malines.
La Caserne Dossin,
de la mémoire à l’histoire
par Laurence Schram, responsable du Centre
de documentation du Musée juif de la Déportation
et de la Résistance, Malines ;
doctorante à l’Université libre de Bruxelles.
Les sources d’archives sur la Shoah en Belgique:
état des lieux et projets de coopération
par Karen Taieb, responsable des archives
au Mémorial de la Shoah.
Parcourir les archives
par Thierry Rozenblum, chercheur,
Association La mémoire de Dannes-Camiers.
Exposition virtuelle sur la persécution raciale
dans le Nord/Pas-de-Calais
au musée de la Résistance à Bondues
par Danielle Delmaire, historienne, professeur
émérite à l’université Charles de Gaulle-Lille III.
Le projet « pavés de Mémoire »
par Richard Kalisz, metteur en scène,
réalisateur d’émissions radio.
Extrait du film en cours
« Pierres d’achoppement ».
Animée par Olivier Lalieu, responsable
de l’aménagement des lieux de mémoire
et des projets externes au Mémorial de la Shoah.
Informations pratiques
Mémorial de la Shoah
17, rue Geoffroy–l’Asnier, 75004 Paris
Tél. 01 42 77 44 72 - Fax : 01 53 01 17 44
Accès
Métro : Saint-Paul ou Hôtel-de-Ville (ligne 1), Pont-Marie (ligne 7)
Bus: 67, 69,76, 96, Balabus
Parking : Baudoyer (place Baudoyer), Lobau (rue Lobau), Pont-Marie (rue de l’Hôtel-de-Ville)
Photo : D.R.