Les territoires perdus de la République

Colloque du 14 octobre 2012

B’nai Brith BEN GOURION

Les territoires perdus de la République, 10 ans après

 

13 h 30 : accueil par la Présidente d’honneur du Bnai Brith France : Edwige ELKAIM

14 h ouverture par Brice Couturier, journaliste, président et modérateur du colloque

14 h 15 Georges Bensoussan, historien

14 h 45 Irène Saya (agrégée de philosophie) : le travail de l’association PEREC

15 h 15 Michèle Tribalat, directrice de recherche INED : L’assimilation, un modèle désormais hors de portée en France ?

15 h 45 Didier Lapeyronnie (sociologue) : antisémitisme, racisme et exclusion sociale

16 h 30 Iannis Roder (professeur d’Histoire-Géographie à Saint Denis : aperçu et analyse d’une expérience sur l’antisémitisme en milieu scolaire

17 h Luc Rosensweig (journaliste, ancien rédacteur en chef au Monde, essayiste, Quelle responsabilité des médias dans l’exposé des conflits au Proche Orient ?

17 h 30 Alain Finkielkraut (philosophe) : conclusion du colloque

ASIEM, 6 rue Albert Lapparent – 75007 Paris

M° Ecole militaire. PAF : 15 euros

 

Réservation nécessaire 01 55 07 85 45

bbfrance@wanadoo.fr

 

Il y a dix ans tout juste paraissait l’ouvrage collectif intitulé Les territoires perdus de la République, coordonné par Emmanuel Brenner, pseudonyme de l’historien Georges Bensoussan.

Le livre, composé des témoignages de plusieurs enseignants, réédité dans une version élargie en 2004, faisait était de vastes zones de notre pays où le droit républicain semblait en déshérence : d’un antisémitisme crûment exprimé aux difficultés d’enseigner l’histoire de la Shoah, le tableau montrait une partie de la France (plus tard désignée sous l’appellation de « quartiers sensibles ») où l’intégration de populations étrangères, venues pour beaucoup d’Afrique (du Nord et d’Afrique noire) semblait en panne.

Là, la condition féminine régressait de façon caricaturale et le machisme s’y exerçait parfois ouvertement, jusqu’à la violence ouverte. Là aussi, progressivement, l’islam devenait une structure d’accueil pour des jeunes en crise d’identité.

Echec social, échec scolaire, confinement dans des quartiers relégués à la périphérie des villes, la “crise des banlieues” comme on disait était en réalité la crise de la nation française tout entière, et sans doute depuis 1945 la crise plus profonde qu’elle ait eu à gérer.

La périphérie était devenue le cœur du pays, résultat d’un choc démographique qui, à partir des années 1980, avait donné naissance à une France multi ethnique. Et de plus en plus multi culturelle.

La description du chaudron social et ethnique dont le livre était porteur avait provoqué à sa parution (en 2002) dans certains milieux des réactions indignées : “idéologues ! ”, “militants identitaires !”, “ racistes !”…

Pourtant, trois ans plus tard, éclataient les plus graves émeutes de banlieue que le pays ait jamais vécues qui confirmaient le diagnostic de 2002. Suivies quelques mois plus tard, en février 2006, par le glauque assassinat d’Ilan Halimi.

Dix ans après la publication de ce livre dont le titre est passé dans le langage courant, que demeure t-il des problèmes qu’il dévoilait et des plaies qu’il mettait à nu ? Comment, depuis, ont réagi des élites qui s’étaient depuis si longtemps bouché yeux et oreilles ?

S’agit-il encore des « territoires perdus de la République » ? Ou faut-il désormais parler des « territoires perdus de la nation » ? Le modèle multiculturel, souvent lié au monde anglo saxon, pouvait-il être adapté dans un pays où la nation avait été faite par l’Etat ?

Dix ans après, le pays semble atteint d'une dépression collective.

Le pessimisme y semble la norme (ce serait, dit-on, le plus prononcé en Europe) et l’atonie la règle. Que sont devenus ces « territoires » où le chômage des jeunes se monte à 40 % ? Pourquoi l’intégration y a-t-elle partiellement échoué ? Quel avenir la nation française se dessine là ? La poussée de l’islam radical y est-elle un fantasme ?

“Les Français ne sont pas racistes, écrivait Emmanuel Todd, ils sont malheureux”.

Cette France des invisibles et des gens de peu est-elle enfin entendue ? Ou la posture moraliste est-elle encore la seule réponse face au mal être d’une population égarée ? 

Dimanche 14 Octobre 2012
12h30 - 18h00
6 rue Albert Lapparent – 75007
Paris
01 55 07 85 45
B’nai Brith