A cinq heures de Paris, de Leon Prudovsky (2008)

Yigal est un chauffeur de taxi qui aime la bonne chanson française. Lina est professeur de musique. Elle rêvait de devenir pianiste concertiste, mais la vie en a décidé autrement et elle s'est habituée à vivre sans rêves. Yigal lui aussi a renoncé à ses rêves... ou presque. Il lui en reste un : visiter Paris. Pour cela, il doit juste faire face à sa peur panique de l’avion. Ces deux solitudes, laissées pour compte et perdues dans la ville, vont se rencontrer et s’aimer..... Alors, soudain, la vie va se mettre à ressembler à un film de Claude Lelouch, et même la banlieue ouvrière de Bat Yam va réussir à ressembler, un peu, à Paris….

Le plaisir que l’on prend à voir «A cinq heures de Paris» tient à l’observation romantique de l’impact que l’être aimé peut avoir sur notre perception du quotidien. Lina et Yigal forment un couple improbable - elle est très instruite et a vécu dans plusieurs pays, il a rarement quitté sa banlieue Tel-Aviv – pourtant l’amour est là et il outrepasse la raison et les évidences. « Five Hours from Paris » est un film remarquablement réalisé, qui traite de thèmes d’une complexité émotionnelle remarquable pour un jeune artiste. Le scénario, co-écrit par Leon Prudovsky et Erez Kav-El, permet à Dror Keren (l’un des acteurs les plus accomplis d'Israël) et à Elena Yaralova d'explorer les multiples nuances et l'humour timide qui caractérisent un nouvel amour. Plus important encore, le film met en évidence ce que nous voulons tous croire, c'est-à-dire que quand il s'agit d'amour, ce qui importe n'est pas l'argent ni le sexe, mais l'âme et l'esprit.

Photo : D.R.