Line Meller, née Saïd, c’est un peu la mémoire vivante des Juifs d’Algérie, une dernière des Mohicans, qui continue, contre vents et marées, à se rendre encore au pays de l’enfance, à Blida, qui l’a vue naître et ailleurs. Avec l’aide, notamment du Joint , elle a œuvré pour soutenir les quelques dizaines de personnes très âgées demeurées sur place après l’Indépendance. On lui doit le très émouvant « Un marché sans Juifs…Parcelles d’Algérie après 1962 » (1) et, plus récemment, « Blida et des poussières…Une Algérie dans le miroir » (2). Avec son cinquième ouvrage, elle se lance, non sans un certain courage, dans un tout autre genre : un récit romanesque de la création de l’État d’Israël. Nous sommes en 1924, en Pologne, à Radomsk, à 170 kilomètres au sud-ouest de Varsovie. C’est là que vit une famille juive aisée, les Telman. Yaacov, commerçant en grains, son épouse, Frouma et leurs huit enfants. Malgré l ‘antisémitisme endémique, chacun, dans la communauté juive, parvient à survivre tant bien que mal. Mais la petite Léa, qui milite dans un mouvement sioniste, ne l’entend pas de cette oreille. Malgré l’opposition de sa famille, elle fera son alyah. À travers sa destinée, c’est toute l’histoire de la création d’une terre nouvelle, Eretz Israël, que nous redécouvrons. Les chapitres, un peu courts, auraient mérité un développement plus conséquent, mais ce récit est agréable à lire et plein de tendresse. Sympathique.
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