LE MAROC D’ANTAN, le Maroc à travers la carte postale ancienne, Par Philippe Lamarque (*)

L’ouvrage de Philippe Lamarque sur le Maroc ressemble à s’y méprendre à celui sur la Tunisie du même auteur (1). Même aspect, mêmes couleurs, même maquette, même fil conducteur qui tient tout à la fois du récit de voyage d’autrefois et du guide touristique. Et des photographies, essentiellement des cartes postales anciennes, supports nostalgiques d’un monde aujourd’hui disparu. Bien que, selon notre pointage, seuls deux documents iconographiques sur plusieurs centaines, concernent la communauté juive, en l’occurrence un « Panorama vers le Mellah de Meknès » et « La grande rue du Mellah de Fez », les Juifs du Maroc sont assez présents dans le texte, eux qui ont constitué un ensemble de quelque 400 000 âmes qui ont quitté leur terre natale essentiellement pour Israël, la France et le Canada. On apprend ainsi que « Minoritaire mais bien présente jusqu’à la fin du protectorat, la communauté juive elle aussi accorde ses dévotions à ses propres saints, comme Rabbi Amrane à Asjene et Rabbi Ben Zmirro à Safi. « Il existe de nombreuses synagogues, mais elles présentent peu d’intérêt architectural ». Ou encore que « Tout aussi hétérogène, la population juive provient de comptoirs carthaginois du IIIème siècle avant J.-C., de la diaspora de 70, de commerçants venus à la suite des Vandales au IIème siècle. ». Plus tard, fuyant l’Inquisition, des Juifs s’installent aussi au Maroc. « Soumis à l’impôt des dhimmis, installées dans le mellah, les communautés sont représentées par un cheikh désignés par les gouverneurs musulman ». À partir du Protectorat français une scission se fera entre ceux qui préfèrent garder leur mode de vie ancestral, les Juifs et ceux qui préfèrent entrer de plain-pied dans la modernité en s’occidentalisant, les Israélites. Un véritable trésor pour les amateurs de souvenirs nostalgiques.