«La France des camps» projeté à Auzat

Entre novembre 1938 et mai 1946, près de 600 000 personnes ont été internées dans près de 200 camps. Elles n'avaient commis ni crime ni délit mais ont subi une mesure administrative car elles représentaient un danger potentiel pour l'Etat ou la société. Ont été internés des républicains espagnols, des communistes, des juifs, des tsiganes, des suspects de collaboration, des trafiquants de marché noir, des civils allemands… Tous ont subi cette mesure extraordinaire du droit commun. Il s'agit de comprendre ce qu'elle révèle de la continuité d'une politique d'internement et, à l'inverse, des logiques politiques successivement à l'œuvre. Jusqu'à aujourd'hui, on mesure également l'importance des enjeux de mémoire d'une histoire qui a mis des décennies à émerger dans la mémoire sociale. A partir d'une cartographie précise, la France des camps dessine aussi la géographie inattendue de 200 camps avec leurs bâtiments, leurs aménagements, une administration, des ministères de tutelle aux gardiens, des rapports socio-économiques avec leur région. Grâce aux archives longtemps fermées de l'Etat et des départements, auxquelles s'ajoutent les témoignages poignants des internés, Denis Peschanski et Jorge Amat ont reconstitué le puzzle de cette France des camps oubliée. Entrée gratuite.

Photo : D.R.