Montluc, qui sera ouvert au public tous les jeudis après-midi (les autres jours sur rendez-vous auprès de l'office des Anciens combattants), est un lieu symbolique du Lyon des années sombres. Jean-Moulin y a été détenu, et c'est en y revenant que Raymond Aubrac a pu s'évader grâce à son épouse Lucie. C'est aussi le lieu où les juifs étaient enfermés avant le départ pour les camps de la mort. Et les raflés, anonymes arrêtés en représailles d'actions contre les Allemands, se retrouvaient à Montluc avant d'avoir pu comprendre ce qui leur arrivait. « 7 731 personnes ont été détenues à Montluc entre le 11 novembre 42 et le 24 août 44, dont 2 544 juifs », détaille Jean Lévy, délégué régional des fils et filles des déportés juifs de France. « Il s'est passé des choses abominables à Montluc, c'était un centre de torture, l'antichambre de la mort. Ceux qui ont déjà pu le visiter ont ressenti une peine immense ». Ce que le public pourra découvrir à partir de ce week-end ne sera qu'un début. Avec le temps, d'autres cellules devraient être ouvertes. « Et on voudrait qu'il y ait un lieu dans la prison où soient inscrits tous les noms de ceux qui y ont été détenus » confie Bruno Permezel, le président de l'association des rescapés de Montluc. « On s'efforce de collecter des documents, des photos, tout ce que l'on peut trouver. Je reçois deux à trois courriers par jour. L'histoire de Montluc reste à écrire ».
Photo : D.R.
Source : le Progrès de Lyon