David Volach s’est inspiré de sa propre expérience et de ses sentiments lorsque lui-même enfant, vivait dans une communauté religieuse. Dans cette famille, le seul être qui illumine la maison est Menahem qui observe et rêve. Il s’interroge sur le monde qui l’entoure et essaie de comprendre parfois difficilement les paradoxes entre les interprétations religieuses et la vie extérieure. « Je voulais explorer les fondements de la passion athée qui sont acquis dès l’enfance : la curiosité naturelle avec laquelle on regarde la vie, la façon d’appréhender les évènements pour ce qu’ils sont, sans leur imposer un sens », explique le réalisateur.
L’enfant s’attache aux animaux (la colombe, le chien, le poisson). Il a une sensibilité qui contredit la loi religieuse et, par défaut, celle du père. Quand Abraham applique la mitzva du renvoi du nid en renvoyant la colombe et gardant les petits dans le nid, Menahem s’oppose moralement en s’interrogeant sur l’utilité d’une telle loi.
Esther, sa mère, représente la douceur et la compréhension mais aussi les limites de la foi face à la douleur et la colère. « Je voulais que ce film expose la perplexité des croyances religieuses ou autres – ces idéologies qui nous dépassent – et qu’il montre leur maladresse, leur absence d’authenticité mentale et humaine. Je voulais mettre en doute tout ce qui peut nous faire plier sous le poids de la trinité impie : l’autorité, la discipline et le sens », ajoute David Volach.
Un film d’une force émotionnelle, qui nous laisse perplexe sur la réaction humaine et le dogmatisme.
Stéphanie Lebaz
Au cinéma le 23 avril 2008