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Alors qu'il revenait, insoucieux, se promener sur les lieux de son enfance, il a soudain été rattrapé par les enfants qu'on avait chassés de ces lieux manu militari. «Ces enfants t'ont pris», lui dit alors la psychologue Nathalie Zajde, auteure de «Guérir de la Shoah». S'ils l'ont pris, Jean-Marc Parisis, 52 ans, nous les rend aujourd'hui, et le geste est très beau. Comme son livre, où l'on reconnaît à peine le romancier punk de «la Mélancolie des fast-foods», dévasté ici par l'horreur du monde, révolté par le saccage de l'innocence.
Le village, situé en Dordogne, s'appelle La Bachellerie. Avec son frère et sa soeur, le petit Jean-Marc y passait ses vacances chez leurs grands-parents, dans les années pompidoliennes et une odeur de chou de Condat mêlé à la luzerne coupée. La campagne était belle et le bonheur, champêtre. Il y avait du Trenet dans l'air, une fête foraine le 15 août, et un château au nom balzacien, Rastignac, qui gouvernait la commune et dont l'architecture, si peu périgourdine, empruntait à la Maison-Blanche et aux maisons sudistes d'«Autant en emporte le vent»… Lire la suite.
Les Inoubliables, par Jean-Marc Parisis, Flammarion, 234 p., 18 euros.
Source: http://bibliobs.nouvelobs.com/rentree-litteraire-2014/20141028.OBS3351/au-revoir-les-enfants.html